Les forces anti-émeutes bahreïnies ont dispersé mercredi à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc des personnes qui tentaient de se rassembler à Manama pour une manifestation, interdite par les autorités, selon une source de l'opposition chiite. De petits groupes de protestataires, scandant des slogans hostiles au régime et réclamant des réformes démocratiques, ont été empêchés par les policiers déployés en force d'arriver à Ras Roumman, un quartier diplomatique et un centre d'affaires, où devait se tenir la manifestation, a ajouté cette source du Wefaq, le principal groupe de l'opposition chiite. Elle n'a pas été en mesure de préciser dans l'immédiat s'il y avait eu des blessés ou des arrestations parmi les manifestants. Les autorités avaient fait savoir mardi qu'elles interdisaient pour des raisons de sécurité la manifestation, à laquelle a appelé l'opposition dans le centre de Manama. Sur le site internet du Wefaq, un appel a été lancé pour une nouvelle manifestation jeudi soir dans une banlieue chiite de Manama, le jour même où s'ouvre un salon aéronautique à Bahreïn. Des manifestations sporadiques se sont multipliées ces dernières semaines notamment dans des villages chiites. Un adolescent a été tué le 31 décembre par un tir de bombe lacrymogène. Un mouvement de contestation avait éclaté mi-février à Bahreïn, essentiellement mené par des chiites réclamant une véritable monarchie constitutionnelle dans le pays dirigé par une dynastie sunnite. Il a été réprimé un mois plus tard. Une commission d'enquête indépendante a dénoncé en novembre un «usage excessif et injustifié de la force», faisant état de 35 morts durant la répression.