Les greffiers grévistes de la faim tiendront aujourd'hui à Alger leur troisième sit-in de contestation depuis le début de leur mouvement de contestation contre la non-satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Hier, ces grévistes dépendant de la Fédération nationale de la justice affiliée au Syndicat national algérien des personnels de l'administration publique (Snapap), avaient entamé leur 17e jour de grève au siège du Snapap à Dar El Beida. Aux sept grévistes d'Alger qui ont entamé le mouvement se sont joints, au cours de cette semaine, six autres des wilayas de Cherchell et Bordj Bou-Arréridj. Ils continuent leur action de protestation sans susciter aucune réaction de la part du ministère de la Justice qui semble les ignorer. Leur état de santé s'aggrave de jour en jour et la Protection civile, censée les évacuer vers les centres hospitaliers en cas d'urgence, temporise beaucoup avant d'arriver alors que la caserne n'est pas loin du siège du Snapap. «Les pompiers ont reçu des instructions pour ne pas intervenir et lorsqu'ils le font, ce n'est pas de gaieté de cœur et ils les malmènent sur le trajet de l'hôpital», nous indiquera l'un des greffiers. Les 16 grévistes sont dans un état de santé «lamentable», ils souffrent de maux de tête chroniques, ils ne sentent plus leurs membres et certains ont fait des pics de tension et ont été transférés à l'hôpital en urgence. Ces grévistes de la faim appellent leurs collègues de travail à les soutenir dans leur mouvement pour la réhabilitation de leurs droits. Sur leurs pancartes, les grévistes ont tenu à mentionner notamment : «Se battre pour un Etat juste», «Un monde sans précarité» et «Vaincre sa peur pour se mobiliser contre l'administration». Des idées qui paraissent somme toute utopiques à voir comment leur tutelle les ignore. Quant aux greffiers au sein des tribunaux, ils continuent de travailler sans toutefois oublier leurs confrères et tiennent un rassemblement tous les jours entre 12 et 13 h dans leurs tribunaux respectifs. Cependant, «ils continuent de subir les intimidations de la part de leur hiérarchie et ont reçu des menaces de licenciement et même des mises en demeure», selon un greffier gréviste. Jusqu'à présent, les grévistes ont reçu le soutien de plusieurs organismes, à savoir la Fédération des droits de l'Homme, le Comité des féministes algériennes, les mouvements associatifs, la société civile et la presse par ses écrits. Il est à rappeler que les greffiers ont entamé plusieurs mouvements de grève depuis le mois de février 2011. Ils avaient été reçus par le ministre au mois d'avril 2011 qui leur a promis de prendre en considération leurs requêtes, mais l'application tarde à venir. Ils demandent une revalorisation de leurs salaires, le détachement de la Fonction publique afin de former un syndicat autonome et la révision de leur statut particulier. Enfin, ils appellent le ministère de la Justice à ouvrir le dialogue.