Les greffiers entameront aujourd'hui leur treizième journée de grève de la faim. L'état de santé des sept grévistes installés à la maison des syndicats à Alger et les trois autres à Cherchell se dégrade de jour en jour. Des grévistes ont été à maintes reprises évacués à l'hôpital. Au total, ils sont quatre femmes et un homme. Et c'est le statu quo pour la corporation. Le comité de soutien aux grévistes, initié par le Snapap depuis quelques jours, a entamé hier sa première action : un rassemblent s'est difficilement tenu à la place 1er Mai pour soutenir les greffiers. Personnalités, syndicalistes, défenseurs des droits de l'homme et membres du mouvement associatif sont venus pour apporter leur soutien. Demain une autre action est également prévue à Alger, selon le Snapap. «Notre grève est encore ouverte. Je tiens à préciser qu'il n'y a eu ni suspension ni gel de la grève. Tous ceux qui ont repris le travail l'ont fait sous la menace et la pression administrative. D'ailleurs, les greffiers ayant résisté à l'administration ont été suspendus», explique Mourad Ghedia, porte-parole de la Fédération nationale des professionnels de la justice. Notre interlocuteur dénonce la répression et les intimidations de l'administration et du ministère de la Justice : interdiction de téléphone et de journaux à la cour d'Alger et sanctions pour tout retard en poste pour d'autres. «C'est aberrant», s'indigne-t-il tout en dénonçant les «moyens utilisés» par le ministère pour faire pression sur les grévistes et son entêtement à ignorer les revendications de la corporation. Les greffiers et auxiliaires de justice, au niveau de toutes les cours et tribunaux, avaient entamé leur grève le 6 avril dernier. Ils revendiquent l'application des engagements pris par le ministère de la Justice lors des assises du 22 février 2011.