A pas de tortue, le dossier Renault, portant sur la création d'une usine de montage en Algérie, progresse certes mais aussi discrètement du côté algérien. Et pour cause, voilà deux rebondissements aussi importants l'un que l'autre concernant ce projet phare en termes de coopération économique algéro-française et qui sont, le premier comme le second, annoncés en Hexagone sans que les autorités algériennes en charge de ce dossier n'en donnent le moindre écho. Le premier rebondissement remonte à la veille du second tour de la présidentielle française où l'on évoquait la signature d'un accord cadre entre le constructeur français et les autorités algériennes, devant intervenir une fois que le nouveau locataire de l'Elysée sera connu. Le deuxième rebondissement concerne l'accord lui-même qui a été signé le 25 mai dernier, à en croire le quotidien français Le Figaro. «Le constructeur a signé un accord-cadre le 25 mai en vue de la création d'une usine en Algérie pour accompagner le développement du marché local», a rapporté le Figaro dans son édition de jeudi, précisant que les négociations se poursuivent pour parvenir à un accord définitif. En vertu de cet accord cadre, le constructeur français «table sur une cadence initiale de 25 000 voitures par an tandis que, de leur côté, les autorités algériennes souhaitent parvenir à une capacité de production de 75 000 voitures annuellement. La source qui a communiqué au Figaro ces informations est anonyme et celle-ci a été citée en tant que «connaisseur du constructeur». Ce «connaisseur» fera savoir en outre qu'une fois implantée en Algérie, le rythme de production de l'usine française «pourrait augmenter à moyen terme en fonction du succès commercial et du développement du tissu du fournisseur». La même source ajoute qu'Alger est plus ambitieux concernant le chapitre ayant trait à la capacité de production, révélant ainsi que les autorités algériennes misent sur une production pouvant aller jusqu'à 150 000 voitures annuellement. Divergences autour du choix du site Le modèle de voiture de la marque au losange qui sera fabriquée en Algérie n'est autre que la Symbol, une voiture comptant parmi les plus prisées sur le marché algérien. Cela dit, si les autorités algériennes et le constructeur français sont parvenus, le 25 mai dernier, à parapher un accord cadre, il n'en demeure pas moins que le lieu de l'implantation de l'usine est toujours méconnu. Début mai, des sources concordantes avaient rapporté que Renault n'était pas intéressé par la construction d'une manufacture de production à Jijel, plus précisément au site de la zone industrielle de Bellara, proposé par les autorités algériennes. En d'autres termes, le constructeur français voulait s'implanter aux environs d'Alger, c'est-à-dire au sein de la zone industrielle de Rouiba. Cette divergence est sans doute derrière le retard pris dans l'aboutissement des négociations engagées en vue d'un accord définitif, attendu à «une échéance non encore précisée», a encore souligné le Figaro dans son dossier de jeudi.