La République tchèque et la Pologne, qui risquaient fort de s'approcher du précipice en cas de défaite respectivement face à la Grèce et la Russie, ont entretenu mardi le suspense dans le groupe A de l'Euro. Les Tchèques ont digéré leur entrée en matière complètement ratée contre la Russie quatre jours plus tôt en battant la sélection hellène (2-1), tandis que la Pologne a aligné un deuxième match nul d'affilée sur le même score (1-1). Au soir de la deuxième série de matches, les quatre équipes de cette poule qui penche nettement à l'Est se tiennent donc en trois points et laissent toutes les hypothèses ouvertes. Le rétablissement le plus spectaculaire est l'œuvre de Petr Cech, le gardien tchèque, et de ses partenaires, que l'on donnait moribonds au coup d'envoi. Il ne leur a fallu que six minutes pour se redresser. Les retardataires sont ainsi passés à côté des buts de Petr Jiracek (3e) et de Vaclav Pilar (6e). Les Grecs ont certes continué à menacer leurs adversaires, notamment en inscrivant un but signé Fanis Gekas, mais sans parvenir à répéter le scénario du match d'ouverture qui les avait vu revenir au score contre toute attente face à la Pologne (1-1). Pour la Grèce, qui ne compte qu'un point, cette défaite risque donc d'entraîner une sortie précoce de l'Euro. La Pologne compte le double de points et peut assurer sa qualification en cas de victoire contre la République tchèque samedi. Le pays peut remercier Jakub Blaszczykowski, le milieu de terrain du Borussia Dortmund qui a propulsé, depuis les 25 mètres, une frappe puissante dans les cages russes. Les joueurs de Dick Advocaat, passés tout près de la qualification pour les quarts de finale après l'ouverture du score d'Alan Dzagoiev, devront donc attendre avant de connaître leur sort. Les 55.920 spectateurs avaient eux aussi dû faire preuve de patience avant de prendre place dans le Stade national de Varsovie, en raison des violents heurts qui ont opposé supporters polonais et russes avant la rencontre. Les unités de la police polonaise anti-émeutes ont tiré des grenades de gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc et ont fait usage de canons à eau après avoir essuyé des jets de pierres, de bouteilles et d'autres objets. A l'issue de ces batailles rangées, une centaine de personnes ont été arrêtées, et plusieurs ont été blessées. L'équipe de France, elle, revient à la compétition jeudi. Laurent Blanc a donc trois jours devant lui pour effacer les quelques carences de son équipe apparues au grand jour lors de l'affiche France-Angleterre lundi. "On s'aperçoit que cette équipe n'a pas encore assez d'assurance dans les matches à grand enjeu", a estimé le sélectionneur au lendemain du match nul des Bleus (1-1). Le prochain adversaire de l'équipe de France, l'Ukraine, compte en revanche dans ses rangs un joueur pour le moins expérimenté, Andreï Chevtchenko, en pleine résurrection lundi contre la Suède. "Cela prouve que les grands joueurs sont toujours là lors des grands événements. Il a donné de l'espoir à tout un peuple. Cela me fait plaisir pour lui, car je l'estime beaucoup", a dit Laurent Blanc au sujet du joueur qui a inscrit à 35 ans un doublé providentiel. Plus d'une décennie - onze ans - le sépare de son homologue français, Karim Benzema. Les deux buteurs ont rendez-vous sur la pelouse de Donetsk.