Giovanni Trapattoni, le doyen des entraîneurs de l'Euro-2012, va quitter la compétition mais pourrait bien jouer un mauvais tour à "son" Italie avec l'Eire, éliminée mais qui n'a jamais perdu contre les "Azzurri" sous sa gestion. Pas de favoritisme, l'Espagne et la Croatie peuvent être tranquilles, le "Trap" a promis de jouer le match à fond, et de ne pas trop changer son équipe. "Si je fais cela, imaginez ce que vont dire les rivaux de l'Italie? Ils vont penser que j'ai voulu favoriser l'Italie", a-t-il expliqué. "Je lancerai de nouveaux joueurs pour préparer l'avenir, mais après ce dernier match de l'Euro", a insisté le sélectionneur adoré des Irlandais, âgé de 73 ans, et qui a prolongé jusqu'en 2014, avec pour mission de qualifier les Verts pour la Coupe du monde. Mais avant il y a ce dernier rendez-vous à Pozn, coché sur son calendrier depuis le tirage au sort. Il n'est plus décisif, mais le "Trap" aimerait bien quitter l'Euro sur une bonne note, et conserver son invincibilité contre l'Italie, en trois rencontres. Voilà un an, le 7 juin, sa bonne vieille "tattica" (tactique) à l'italienne avait piégé ses compatriotes lors d'un amical à Liège (2-0). Lors des qualifications au Mondial-2010, l'Eire avait réussi deux nuls, 2-2 à Dublin et 1-1 à Bari, avec une égalisation de Robbie Keane à une minute de la fin. Cesare Prandelli, le sélectionneur italien, joueur de Trapattoni à la Juventus Turin de Michel Platini, se méfie de son ancien maître, qui était venu préparer l'Euro aux thermes de Montecatini, à quelques kilomètres de Coverciano, le centre d'entraînement de l'équipe d'Italie à Florence. "Je ne suis pas superstitieux, mais ça fait 40 ans que mes équipes se préparent à Montecatini, et ça m'a toujours porté bonheur", avait expliqué Trapattoni. Il a toujours répété qu'il espérait que le match ne serait pas décisif, il ne l'est que pour l'Italie. Mais le madré "Trap" ne fera aucun cadeau, il l'a dit, et Gianluigi Buffon en est également convaincu. Le gardien de la "Nazionale", qui s'est énervé sur sa page Facebook face aux allusions au "biscotto", un possible arrangement entre Espagne et Croatie pour faire 2-2 et éliminer ensemble l'Italie, a martelé qu'il ne fallait pas nourrir de tels doutes. "Comme si les autres ne pouvaient pas se permettre de penser que Trapattoni avec l'Eire ne pouvait pas avoir une petite pensée en notre faveur (ce qui est absolument exclu), comme si cette culture du soupçon n'appartenait qu'à nous", a-t-il écrit. Le "Trap", qui s'est estimé victime d'un "biscotto" à l'Euro-2004 (2-2 entre Suède et Danemark, qualifiés) quand il dirigeait la "Nazionale", n'y croit pas non plus. "Je pense que cela ne va pas arriver", a-t-il dit. Et donc de son côté, même si son cœur bat pour l'Italie, le "Trap", entraîneur de la vieille école, l'a juré: "Nous ferons notre devoir".