La position de fermeté et les explications fournies, dimanche, par Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, sur les circonstances de la tenue de la 6e session du comité central (CC) de son parti, n'ont pas dissuadé ses adversaires, déterminés à «poursuivre la bataille politique et judiciaire» pour le destituer. «Nous avons installé plusieurs groupes de travail que nous avons chargé d'intenter des poursuites judiciaires devant les instances concernées, de mener une campagne médiatique pour éclairer l'opinion publique sur les graves infractions commises par Belkhadem et de tenir responsable le huissier de justice sur toute la falsification des signatures des membres du CC et les dépassements commis dans l'organisation du rendez-vous», a affirmé Mohamed Bourzam, l'un des initiateurs du mouvement de contestation. Une fois ces démarches accomplies, les contestataires se réuniront pour prendre les décisions qui s'imposent. «Il a avoué clairement avoir eu recours à la violence pour empêcher les membres du CC de procéder au vote à l'urne», a-t-il dit. Interrogé sur la réponse de Belkhadem à propos du vote procédural qui doit, selon lui, se faire à main levée, M. Bourzam dira que «le retrait de confiance à Belkhadem trouve son fondement dans les graves infractions qu'il a commises depuis son installation à la tête du parti». «Il est au courant de toutes ces dérives et le vote pour sa défection devient nécessaire et urgent car cet homme constitue un danger pour le parti et pour la sécurité du pays», dira-t-il. «C'est tout cela qui fait que nous sommes dans notre droit de demander un vote à l'urne et dans la transparence totale», a-t-il indiqué. Le communiqué, rendu public à l'issue d'une réunion des contestataires, fait état de la présence de 178 membres du CC ayant déclaré «le boycott de la session», considérant «qu'elle ne s'est pas tenue conformément au statut et au règlement intérieur du parti qui prévoient l'installation du bureau de la session et l'adoption de l'ordre du jour par les membres présents». Ils ont dénoncé «l'utilisation de la force par Belkhadem pour clore et trancher le conflit avec ses opposants». Pour eux, déclarer avoir «une liste de 223 signataires relève de la falsification et c'est une tentative pour tromper l'opinion publique n'ayant pas été lue publiquement». «Autrement, pourquoi Belkhadem n'a pas accepté l'urne ?» s'interrogent-ils dans ce communiqué. A propos des accusations proférées par Belkhadem sur le comité des médiateurs «de prendre partie pour les opposants», M. Bourzam affirme que «la position des médiateurs était connue depuis longtemps». «Ils ont assuré le travail de médiation pour régler le conflit à l'amiable mais ils avaient leurs convictions politiques qu'ils ont avoué clairement lorsque Belkhadem est revenu sur son engagement la veille de la tenue de la session», dira notre interlocuteur, estimant que «la décision de se retirer a été prise par le comité des sages après qu'ils aient été convaincus que Belkhadem n'allait pas revenir sur sa décision et eux-mêmes estimaient que l'urne est la meilleure solution pour mettre fin au conflit».