Igor Korotchinko, chef du Conseil social du ministère russe de la Défense, a réitéré l'accusation de l'appareil turc de combat abattu dernièrement par la DCA syrienne au-dessus des eaux territoriales syriennes sur la côte méditerranéenne, précisant le caractère d'espionnage de cet appareil pour le compte de l'Otan. Cité par le site de Russia Today, Korotchinko a indiqué que la DCA syrienne a montré une capacité élevée de maîtrise du système de défense, car le fait d'abattre un appareil de combat survolant en basse altitude exige une expérience et compétence très élevées. «Cette donne va donner une occasion aux Occidentaux de bien réfléchir avant de s'aventurer en envoyant leurs avions, car la DCA syrienne va certainement causer assez de pertes humaines dans les rangs des pilotes et des dégâts matériels considérables», a-t-il ajouté. «Ce sont les Syriens qui font marcher ce système de DCA et la Russie dispose de renseignements électroniques sur la violation de l'espace aérien par l'appareil turc qui était bel et bien en mission d'espionnage pour le compte de l'Otan et a été abattu après avoir violé l'espace aérien syrien et transmis aussi des données d'espionnage. En effet, cet objectif inconnu a été détruit d'une manière juridique au moment où il se trouvait sur l'espace aérien syrien», a-t-il expliqué. La même source a détaillé cette mission d'espionnage dont le relevé photographique électronique de la côte syrienne, au moment où les responsables militaires turcs, qui n'ont pas pris en compte la capacité de réplique de la DCA syrienne même, lui ont donné l'ordre de survolait la côte à basse altitude en se basant sur la grande capacité de manœuvre que dispose cet appareil en cas d'attaque. «Ce genre de riposte systématique à toute violation par la DCA syrienne constituait une gifle donnée aux militaires turcs et aux responsables de l'Otan, car leur tentative de tester la réaction de la DCA syrienne a été vouée à l'échec», a-t-il estimé. «Les tentatives de la diplomatie turque de vouloir jouer sur l'innocence et la victimisation de l'institution militaire turque et imputer la responsabilité de cet incident à la Syrie sont chose vaine», a-t-il précisé. Pas de zone d'exclusion aérienne Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Gennady Gatilov, a estimé «contre-productive» l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie, ajoutant que «c'est une mesure unilatérale». «Nous avons dit à plusieurs reprises que les mesures unilatérales étaient contre-productives, telles que la création d'une zone d'exclusion aérienne, des couloirs humanitaires et des zones de sécurité», a rappelé le diplomate russe. «La zone d'exclusion aérienne en Libye avait été instaurée en contradiction avec les résolutions de l'ONU et elle avait été utilisée par l'Otan et leurs alliés pour soutenir l'un des côtés du conflit», a rappelé M. Gatilov. Par ailleurs, trois personnes ont été tuées et neuf autres blessées hier sous des obus de mortier tirés sur le territoire libanais de la Syrie voisine, rapportent des médias internationaux en référence à une source au sein des services de sécurité du Liban. On apprend que des obus se sont notamment abattus sur le village de Wadi Khaled, situé dans le nord du pays, à 185 km de la capitale Beyrouth. Une jeune fille de 19 ans figure parmi les victimes. Selon des habitants locaux, l'armée syrienne s'est mise à bombarder à l'artillerie des villages du nord du Liban après le franchissement de la frontière par des rebelles syriens. Pour sa part, la télévision officielle syrienne a fait état «d'une tentative d'infiltration de bandes terroristes à partir du Liban dans la province de Homs». Selon la chaîne, les forces syriennes ont tué et blessé des dizaines de terroristes.