Après avoir peiné à privatiser un certain nombre d'EPE, les pouvoirs publics penchent pour la sauvegarde du tissu industriel public à travers sa restructuration.Le gouvernement avait commencé par annoncer qu'il n'était pas question de privatiser une centaine d'entreprises publiques revêtant un caractère stratégique. Aujourd'hui, c'est un processus qu'on peut assimiler à un plan de sauvetage du tissu industriel public qui s'amorce. Les pouvoirs publics passent donc à l'action. En effet, la loi de finances 2009 publiée le 31 décembre dernier stipule clairement dans son article 84 que «le Trésor public est autorisé à procéder à l'assainissement financier des entreprises et établissements publics déstructurés». Le même article précise que «le financement de cette opération est assuré sur des ressources budgétaires ou d'emprunt, ainsi que par le traitement des créances du Trésor sur ces entreprises». Les subventions d'exploitation de ces entreprises et établissements publics seront, par ailleurs, directement prises en charge par l'Etat. Des crédits budgétaires seront dégagés à cet effet annuellement et mis en place selon des modalités qui seront «fixées par le ministre des Finances, sur la base du besoin effectivement enregistré». A signaler que cette mesure portant prise en charge par l'Etat des déficits d'entreprises publiques économiques (EPE) déstructurées, ou insuffisamment performantes, revêt un caractère illimité, comparé à la celle qui avait été inscrite dans la loi de finances 2005. Nul doute que ces nouvelles mesures s'inscrivent en droite ligne de la révision des politiques industrielles qui ambitionne de consolider le secteur économique public. Des géants de l'industrie A ce titre, l'Algérie ambitionne de créer des géants dans le secteur industriel. 13 secteurs ont été identifiés comme étant très porteurs et ils seront organisés autour des sociétés économiques de développement (SED). Ces 13 SED s'articuleront autour d'entreprises nationales fortes. Selon le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Abdelhamid Temmar, l'Etat se dit prêt à mettre le paquet pour la mise en place de ce processus de consolidation de ces géants pour en faire les plus performantes entreprises de l'Etat avec un potentiel capable de faire face à la concurrence rude des opérateurs étrangers. Cependant, injecter de l'argent ne peut pas à lui seul suffire à redresser la situation du secteur public. Les entreprises étatiques souffrent, en effet, de problèmes de gestion et de management. Et c'est à ce niveau que les pouvoirs publics devront s'atteler à trouver les démarches les plus efficaces.