C'est en octobre prochain, aux premiers jours qui vont suivre le lancement de la nouvelle année judiciaire, qu'il faut s'attendre à la reprise du procès de l'affaire de la banque Khalifa, un des plus grands scandales financiers qu'a connus l'Algérie lors de la dernière décennie. Me Khaled Bourayou, avocat de la défense, n'écarte pas une telle éventualité, tout en mettant l'accent sur le fait que seul le procureur de la République est habilité à connaître la date exacte de ce procès. «Il se pourrait en effet que cette affaire soit rejugée en octobre prochain. Je n'ai pas de données concernant la date exacte prévue pour la reprise de ce procès, car ce genre d'information est du ressort du procureur de la République», a soutenu Me Bourayou, contacté hier. La décision de rejuger l'affaire Khalifa a été prise en janvier dernier suite à l'acceptation par la Cour suprême du pourvoi en cassation introduit par la défense et le ministère public. C'est dans l'enceinte du tribunal de Blida, en ce lieu même où s'est tenu le premier procès achevé le 22 mars 2007, que l'affaire Khalifa sera jugée de nouveau. Abdelmoumen Rafik Khalifa, patron du groupe éponyme, a été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité au terme du procès tenu en 2007 et les griefs retenus contre lui ont trait au «vol qualifié, détournement de fonds, association de malfaiteurs, faux et usage de faux». Le golden boy déchu qui se trouve actuellement en détention dans une prison à Londres a fait l'objet d'une demande d'extradition émise par la justice algérienne auprès des autorités judiciaires britanniques. La requête algérienne est toujours à l'étude et n'a toujours pas trouvé d'issue définitive. A coup sûr, Rafik Khalifa ne sera pas présent parmi les accusés qui seront convoqués par le tribunal de Blida à l'occasion de la reprise du procès traitant de la banqueroute de la banque portant son nom. Me Khaled Bourayou n'hésitera pas d'ailleurs à certifier l'idée selon laquelle l'ex-golden boy sera assurément parmi les absents lorsque l'affaire sera de nouveau jugée. En revanche, l'avocat a souligné que ce sont plus de 90 individus impliqués dans cette affaire qui seront convoqués par ledit tribunal. A noter que l'effondrement du groupe Khalifa qui était constitué d'une banque, d'une compagnie aérienne et de deux chaînes de télévision (KTV et Knews) et employait 20 000 salariés en Algérie et en Europe avait causé, selon des sources concordantes, un préjudice estimé entre 1,5 et 5 milliards de dollars à l'Etat et aux épargnants.