Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA) persiste et signe : le dernier congrès de son parti est conforme à la réglementation. «Le congrès que j'ai tenu au complexe de Matarès dans la wilaya de Tipasa le 21 juin dernier est réglementaire», nous a-t-il déclaré hier. Il lance ainsi un défi au ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, qui a déclaré récemment que le congrès du FNA n'a pas été validé par la tutelle. «Le ministre de l'Intérieur est libre de dire ce qu'il veut. On le laisse parler. De notre part, nous avons fait les démarches nécessaires et attendons la suite. En définitive, c'est la justice qui tranchera. Il faut juste la laisser faire son travail», a-t-il ajouté. M. Touati rappelle qu'après que les dissidents de son parti ont empêché les congressistes d'accéder à la salle Atlas de Bab El Oued pour la tenue du 3e congrès de son parti, il s'est déplacé dans la ville de Tipasa où il a réuni ses cadres. Cette réunion s'est soldée par son élection à la tête du parti. Une décision d'exclusion des dissidents a été également prise. M. Touati précise également qu'il avait déposé trois plaintes dont une contre l'Office national de l'information et de la culture (ONCI) : «Nous avons obtenu l'autorisation de la tenue de notre parti et réquisitionné la salle. Nous étions donc en droit d'occuper la salle pour tenir notre réunion, et la logique aurait été d'avoir le soutien et la protection des autorités et non pas le contraire», a-t-il indiqué. Moussa Touati a saisi également la justice pour une plainte contre le ministère de l'Intérieur. «Sa réponse, même si elle nous est parvenue en retard, nous a été favorable. Le service d'ordre n'avait pas à protéger les opposants à la direction», a-t-il dit. La troisième plainte a ciblé les contestataires de Moussa Touati. «Ces gens-là n'ont aucune légitimité au sein du parti. Nous avons des preuves matérielles qu'ils ont ramené des gens de l'intérieur du pays qu'ils ont payés pour empêcher les cadres du parti de pénétrer à l'intérieur de la salle El Atlas», a-t-il indiqué. M. Touati accuse les dissidents d'avoir des ambitions personnelles qui n'ont rien à voir avec l'intérêt collectif des militants ou du parti lui-même. «Ils ont un seul objectif, celui de se présenter aux élections locales», a-t-il affirmé. «Après avoir échoué à arracher une place lors des élections législatives du 10 mai dernier, ces gens veulent maintenant s'assurer d'une place dans les assemblées locales», a-t-il dit. «Ils ignorent même que la loi interdit à ceux ayant participé aux élections législatives de se présenter de nouveau aux élections locales». Pour lui, il n'y a aucun doute dans les procédures entamées par le parti pour la tenue de son troisième congrès, ce qui lui donne le cachet de «la régularité et de la légitimité aussi». Interrogé sur l'alliance pour la sauvegarde de la démocratie, composée de 16 partis politiques ayant pris la décision de créer un parlement parallèle après leur grande déception quant aux résultats des élections législatives, Moussa Touati dira que «c'est cette alliance qui est à l'origine de tous les problèmes et crises internes que connaissent les partis», a-t-il dit, sans donner plus de détails. Moussa Touati compte animer une conférence de presse jeudi prochain pour donner de plus amples informations.