Le problème des agents de la garde communale est loin d'être résolu. Après deux séances de discussions avec les représentants du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, lesquels ont souligné, à travers un communiqué rendu public il y a quelques semaines, la satisfaction par la tutelle de leurs revendications, les gardes communaux ne se sont toujours pas prononcés sur leur position finale par rapport aux décisions prises. Il semble justement qu'ils ne sont pas encore satisfaits de ce qu'ont avancé les représentants du ministère de l'Intérieur. «Jusqu'à maintenant, il y a eu seulement reprise de dialogue. Mais il n'y a rien de concret. Il n'y a aucune solution concrète apportée aux revendications que nous avons exprimées à notre tutelle. De toute façon, pas comme nous l'avons souhaité», dira Aliouet Lahlou, délégué des gardes communaux chargé de la communication. Les signes de la non-satisfaction des gardes communaux sont déjà visibles sur le terrain à travers l'organisation de plusieurs actions de protestation dans diverses wilayas. «Effectivement, les gardes communaux ont observé des sit-in à Annaba, M'sila, Médéa, Tipasa, Biskra, Aïn Defla, Chlef et El Bayadh en signe de refus des propositions formulées par le ministère de l'Intérieur», confirme M. Lahlou. Selon lui, le point de discorde concerne la prime d'astreinte fixée par la tutelle à 3000 dinars avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. «C'est une proposition rejetée catégoriquement par les gardes communaux qui s'estiment réellement lésés sur ce point. Ils exigent une somme plus conséquente compte tenu des sacrifices qu'ils ont consentis dans leur lutte contre le terrorisme et surtout des risques auxquels ils sont confrontés quotidiennement dans leur travail. Ils demandent un minimum de 7000 dinars avec effet rétroactif depuis leur engagement dans ce corps», a-t-il dit. Pour examiner de près cette situation et établir un plan de travail pour les prochains jours, la coordination nationale des gardes communaux tiendra une réunion du conseil national demain. Plusieurs points sont inscrits à l'ordre du jour dont les propositions faites par le ministère de l'Intérieur en réponse à leurs revendications. Des propositions fermes Pour mieux mesurer et cerner la position des éléments de la garde communale, les délégués nationaux ont donné des instructions fermes aux délégués de wilaya afin de formuler les propositions des gardes communaux par écrit. «Tous les gardes sont informés des propositions formulées par la tutelle. Nous avons demandé aux délégués régionaux de répercuter par écrit ce que pensent les gardes communaux et de clarifier leur position», nous a dit Lahlou. «Nous avons aussi demandé d'avoir des données chiffrées. Car si 50 agents sur un total de 3000 ne sont pas contents de ces propositions, cela ne reflète pas un rejet catégorique et n'assurera pas la réussite d'une démarche que notre corps va adopter, car nous avons besoin de la majorité», a-t-il expliqué. Outre le bilan de ce qui a été fait par le passé, la tenue du conseil national sera l'occasion de revoir la réorganisation de la coordination. Les gardes communaux n'ont pas encore opté pour une action de protestation dans l'immédiat. Cette décision sera tranchée lors de cette journée.