Les gardes communaux de la wilaya de Tizi Ouzou ne sont pas près de lâcher prise. Face au «flou» qui entoure les points inscrits dans la plateforme de revendications pour la quelle le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait déjà fait certaines concessions, ils comptent revenir à la charge. Ainsi, un sit-in est prévu le 26 septembre prochain devant le siège de la wilaya, a-t-on appris auprès de M. Hamid Menguellet, délégué de wilaya. Reçus hier à notre bureau, ce délégué et quelques collègues qui l'accompagnaient, se sont d'emblée indignés contre «le choix imposé» à leurs pairs dans quelques wilayas du pays. A Jijel, dit M. Menguellet, «il a été décidé abusivement l'intégration de l'ensemble des gardes communaux dans le corps de l'armée, sans prendre en compte leur volonté. D'ailleurs, ils refusent toujours de se soumettre à la décision». À un autre de se demander «comment peut-on faire un choix définitif, alors que nous n'avons pas encore arraché nos droits réclamés dans la plateforme de revendications ?» Le sit-in a été décidé à la suite des réunions de concertation. L'action se veut, expliquent les gardes communaux, «une façon de réaffirmer notre attachement à la plateforme de revendications nationale en ce qui concerne certains points qui restent en suspens», la question des heures supplémentaires et l'Indemnité de risque et d'astreinte (IRA), notamment. Pour cette dernière, augmentée de 25% pour les postes spécifiques et de 35% pour les agents, «il aurait été plus judicieux de l'intégrer (IRA, ndlr) directement dans le salaire de base», suggère l'un d'eux. Autre point que les gardes communaux comptent soulever à l'occasion de ce sit-in, le cas des radiés. Parmi les 2200 gardes communaux que compte la wilaya, «il y a plus de 1 200 radiés de leurs postes pour diverses raisons, et dont la majorité était de manière abusive», indique M. Menguellet. Amari Akli est parmi ceux-là. Il raconte qu'il a exercé durant 9 ans (1995-2004) en tant que garde communal, mais après sa «mutation abusive» dans la région de Mizrana, où il a été atteint par deux balles au niveau du bras gauche et du bassin, les services de la garde communale de la wilaya ont perdu son dossier, notamment la fiche de constatation qui lui octroyait le droit de toucher une pension. «Il y a des centaines de personnes comme moi», dit-il. La wilaya de Tizi Ouzou est considérée parmi les régions les plus touchées en Algérie par cette situation, expliquent nos interlocuteurs. Ajouter à cela, le cas des malades chroniques, le point des heures supplémentaires, et celui des pensions octroyées aux familles des victimes, qui sont, entre autres, les revendications qui seront transmises au premier magistrat de la wilaya, M. Abdelkader Bouazghi. A une question relative aux signatures lancées pour la création d'une fondation nationale contre l'oubli, M. Menguellet précise que «la wilaya de Tizi Ouzou a pu récolter 1100 émargements jusqu' à présent et l'opération se poursuit». Enfin, des délégués seront désignés à l'occasion pour se déplacer à Alger les 23 et 24 du mois d'octobre, pour soutenir leurs collègues qui seront traduits devant le tribunal de Bir Mourad Raïs.