Prévu depuis plusieurs semaines, le rassemblement des travailleurs communaux devant le Palais du gouvernement a été empêché par les policiers dépêchés en nombre sur les lieux. Plusieurs fonctionnaires ont été arrêtés, affirme-t-on Les dizaines de fonctionnaires du secteur des communes, qui ont répondu à l'appel de la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), ont été repoussées vers le jardin Horloge florale, situé en contrebas du Palais du gouvernement, où, quadrillés par un impressionnant dispositif sécuritaire, ils ont tenu à scander leurs slogans hostiles aux agissements des pouvoirs publics qui «persistent à faire la sourde oreille» à leurs multiples revendications. «Vingt personnes ont été arrêtées», affirme le président de la FNSC, Azzedine Aït Khalifa, qui promet, qu'en dépit des «pressions tous azimuts exercées sur les travailleurs, surtout durant la récente grève de 8 jours», de revenir à la charge de façon «radicale». Tenant à dénoncer «la brutalité» des policiers, Azzedine Aït khalifa regrette, dans une déclaration au Temps d'Algérie, l'accueil réservé aux travailleurs communaux. «On nous considère comme des animaux», crie-t-il, révélant dans la foulée que des dizaines d'autres fonctionnaires ont été empêchés de rejoindre la capitale. Beaucoup de nos collègues ont été stoppés net aux portes d'Alger (Bab Ezzouar, Rouiba…)», affirme le président de la FNSC. «Moi-même, j'ai dû changer plusieurs fois d'itinéraire pour parvenir à Alger centre», ajoute-t-il, non sans indiquer que «l'essentiel était de marquer le coup», et démontrer «toute la mobilisation des travailleurs communaux et leur détermination à aller jusqu'au bout pour arracher leurs droits légitimes». Les dizaines de travailleurs communaux «rescapés», parvenus à Alger, ont, faute de mieux, marqué ensuite une halte au niveau de la station Taffourah avant de rejoindre Belfort (El Harrach), où se trouve le siège national de la fédération, pour faire le point sur leur action avortée. «Nous n'allons pas baisser les bras, nous allons radicaliser nos actions», nous dira Rachid Aiden, de la fédération de Béjaïa, qui fait partie du lot de la vingtaine de personnes arrêtées. Conduit au commissariat, il a été relâché peu après. «D'autres camarades ont été cueillis avant même de parvenir à Alger», affirme-t-il, avant de préciser que 8 personnes, arrêtées à Ruisseau, demeurent toujours dans les locaux de la police». «Nous n'avons toujours pas de nouvelle d'elles», précise-t-il, révélant que «même les clés de nos véhicules ont été confisquées». Sur l'ampleur de leur récente grève, minimisée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui déclarait lundi à l'APN que 132 communes seulement ont été touchées par le mouvement de grève, Aït khalifa affirme qu'il s'agit de 1040 communes. Rachid Aiden dira à ce propos : «Au lieu de répondre à nos revendications légitimes, Ould Kablia veut régionaliser notre mouvement.» Il est clair, selon les animateurs de la protestation, qu'il «ne faut rien attendre des pouvoirs publics qui nous ont habitués à ce genre de propos». La meilleure réponse à leurs yeux reste la mobilisation.