Les communaux, qui ont entamé il y a huit jours une nouvelle grève pour faire aboutir une série de revendications socio-professionnelles, comptent booster leur mouvement en appelant à un sit-in, aujourd'hui, devant le palais du gouvernement à Alger. Conscients de la difficulté à accéder au palais, qui sera certainement quadrillé par les forces de l'ordre, les communaux ne lâchent pas prise et se disent déterminer à y arriver. C'est en constatant le silence des pouvoirs publics face à leurs doléances, que les communaux veulent «frapper» un bon coup en se rassemblant dans la capitale en dépit de l'interdit de toute marche ou action de protestation. C'est donc, aujourd'hui à 10h, que les grévistes se sont donné rendez-vous pour achever, cet énième débrayage. Azzedine Aït Khalifa, le président de la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC) affiliée au Syndicat national des personnels de la Fonction publique (Snapap), explique que «c'est une manière de faire entendre de près notre voix». Contacté hier, M. Aït Khalifa, qui prévoit des éventuelles répressions à l'encontre des protestataires, n'a pas manqué de critiquer ces pratiques qu'il considère «comme atteinte aux libertés syndicales et au droit à l'adhésion aux syndicats autonomes». Pour lui, le recours à la répression pour faire casser le mouvement et semer la terreur ne fait que raviver les tensions et attiser la colère. Les travailleurs des communes, qui avaient enclenché une grève depuis le 25 septembre, restent sur leur mobilisation jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Pour eux, et en l'absence de dialogue avec le ministère de tutelle, la protestation reste le seul moyen pour faire valoir leurs droits. Pour décider de la suite à donner à leur mouvement de débrayage, qui prendra fin aujourd'hui, le FNSC réunira ses membres le même jour pour trancher après l'évaluation de la situation. Concernant le taux d'adhésion au septième jour, il est le même que celui enregistré dimanche, selon M. Aït khalifa, qui réitère le chiffre de 77%. Les dépassements commises par certains présidents d'APC, notamment à Alger, ont été «sévèrement» critiqués par le syndicaliste qui a tenu à expliquer la non-adhésion à leur mouvement par les menaces de licenciement et des retenues sur salaire des jours de grève à l'encontre des fonctionnaires. Tout en revenant sur la genèse de leur mouvement, qui remonte à plus d'une année, le président du FNSC n'a pas omis de réitérer leurs revendications. Parmi ces points, l'augmentation de salaire, qui, pour la majorité de cette catégorie, est loin du salaire de base, le versement des rappels et des primes de rendement et de guichet. La révision et l'unification de statuts particuliers de tous les fonctionnaires et l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11 du code de travail précisant les composants du Salaire national minimum garanti (SNMG). Comme ils réclament également d'associer l'ensemble des syndicats à l'élaboration du code du travail dont les travaux restent en suspens, d'impliquer le partenaire social dans la gestion de la carrière des travailleurs, l'augmentation du point indiciaire à 100% et de revoir le mode de gestion du Fonds des péréquations des œuvres sociales ( FNPOS).