La décision de maintenir ou non l'action de protestation de l'Union nationale des travailleurs du secteur de la solidarité, prise hier, ne sera connue qu'aujourd'hui lors d'une conférence de presse, selon Farid Bouguerra, président de ce syndicat, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Cette décision interviendra à l'issue de la rencontre avec la tutelle prévue hier dans la soirée. Il était question, lors de cette réunion, à l'initiative du ministère, de faire le point sur le plateforme de revendications formulées par ce corps. Fraîchement installée à la tête du département de la solidarité et de la famille, la ministre, Souad Bendjaballah, avait, selon lui, manifesté sa bonne volonté de dialoguer avec les représentants de près de 20 000 travailleurs du secteur. Il en veut pour preuve, cette invitation au dialogue qu'il a salué et qualifié de pas positif. «Nous espérons que cette rencontre sera fructueuse et que les résultats seront concrets, cette fois-ci», nous a dit M. Bouguerra qui n'a pas manqué de rappeler les conclusions de la dernière réunion, celle du 11 mars dernier, avec l'ancienne équipe gouvernementale à qui il reproche le non-respect de ses engagements. «Les responsables se contentent de faire des promesses sans plus, car dans la majorité des cas, ce n'est pas de l'écrit», a-t-il dénoncé. Parmi les points sur lesquels les deux parties s'étaient entendues et qui restent jusqu'à présent sans suite, le syndicaliste a cité la révision du statut particulier et le système indemnitaire. Ce statut établi en 2009, d'une manière unilatérale, explique-t-il, n'a fait que dégrader le classement des travailleurs. Pour corriger les lacunes relevées dans ce document, un projet de statut modificatif avait été élaboré, a souligné M. Bouguerra qui a précisé que «le document est actuellement au niveau de la direction de la Fonction publique». Dans ce cadre et pour que ce document aboutisse, l'Union des travailleurs a plaidé pour des négociations multilatérales entre le ministère, la Fonction publique et le partenaire social. Autres points soulevés, l'octroi du régime indemnitaire et des primes de soutien pédagogique. Cette catégorie, qui assure des tâches éducatives destinées à des tranches les plus sensibles de la société (handicapés, personnes âgées), réclame une prime équivalente à celle des travailleurs du secteur de l'éducation. L'intégration des contractuels figure également parmi les revendications de l'Union regroupant plusieurs catégories de travailleurs, à savoir les éducateurs, les éducateurs spécialisés, les professeurs de l'enseignement spécialisé, les inspecteurs et les intendants. Ainsi, pour ce syndicat qui avait la semaine dernière appelé à une grève nationale de huit jours. La balle est dans le camp du ministère.