La mort d'une de leurs camarades qui est tombée du haut des falaises et les nombreux problèmes qu'ils vivent ont poussé, mercredi, les élèves du lycée Omar-El Mokhtar d'Akid Lotfi à boycotter les cours et à saccager le mobilier de l'établissement. Les lycéens se sont rassemblés près du domicile mortuaire de leur camarade, non loin de l'établissement, avant d'entreprendre une marche de plusieurs centaines de mètres vers le lycée. Ils ont déployé des banderoles et crié des slogans hostiles à la direction, coupable à leurs yeux d'avoir poussé au pourrissement la situation qu'ils vivent et qui aurait probablement poussé l'élève décédée à se suicider, une piste que l'enquête de police n'a pas encore confirmée ou infirmée. Ces derniers ont exigé le départ de l'actuel proviseur accusé de tous les maux. «Elle était harcelée de toutes parts et sa scolarité a été perturbée par la faute de l'administration qui n'a consenti à lui accorder le droit de redoubler qu'au bout de mille et une difficultés. Son acte reflétait le désespoir qu'elle vivait», diront ses camarades. Au cours de cette journée de protestation, des policiers ont été dépêchés à l'entrée du lycée pour éviter tout débordement. D'ailleurs c'est grâce à leur intervention que les élèves ont pu être canalisés et orientés vers la cour de l'établissement, pour éviter qu'ils ne restent sur la voie publique à la portée du premier manipulateur. Des parents d'élèves et des agents rencontrés sur les lieux, qui ont voulu garder l'anonymat, ont indiqué que cette grogne exprime le ras-le-bol des élèves, et ce, en raison d'une mauvaise gestion de l'établissement, pourtant ouvert depuis cinq ans. On apprend ainsi que pour 1040 élèves, seuls 3 adjoints de l'éducation ont été affectés. L'établissement a connu cette année l'arrivée de 13 divisions de 1re AS. Avec un personnel aussi réduit et des adolescents en pleine mue, la mission est difficile pour l'administration en l'absence même d'un psychologue pouvant atténuer un peu la pression. Ainsi, de nouveau, le directeur de l'éducation de la wilaya d'Oran est pointé du doigt, étant donné qu'il n'a pas réuni toutes les conditions pour une meilleure gestion des établissements scolaires et notamment de ce lycée.