Le procureur a accusé hier l'ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba, d'avoir utilisé «les viols comme arme de guerre» en République Centrafricaine, lors d'une audience de la Cour pénale internationale cruciale pour l'organisation d'un éventuel procès. «Jean-Pierre Bemba voulait traumatiser et terroriser la population afin de la décourager de soutenir les rebelles», a accusé le procureur Fatou Bensouda, «il a utilisé les viols comme une arme de guerre (...) les viols de mères en présence de leurs enfants et d'enfants devant leurs parents forcés à regarder». Selon l'accusation, le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba a commis, sur les instructions de ce dernier, des viols, meurtres, tortures et pillages entre octobre 2002 et mars 2003, lorsque ses soldats sont venus appuyer les troupes du président centrafricain, Ange-Félix Patassé menacé par une rébellion. L'avocat de M. Bemba, Me Nkwebe Liriss, a rejeté ces accusations et dénoncé une «tentative d'écarter M. Bemba des prochaines échéances électorales» en République démocratique du Congo (RDC).