Après avoir séjourné au Maghreb depuis le 27 octobre dernier où il a effectué cinq escales successives à Rabat puis pour la première fois au Sahara occidental dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, à Nouakchott et enfin à Alger, M. Christopher Ross a entrepris lundi sa tournée européenne par une visite à Madrid. Le même jour, au terme de ses entretiens avec le chef de la diplomatie espagnole, M. José Manuel García-Margallo, il a lancé un appel pressant pour qu'il soit mis fin au statu quo observé depuis 37 ans autour du conflit de l´ancienne colonie espagnole, invitant, par la même occasion, à la reprise rapide du dialogue entre le Maroc et le Front Polisario pour résoudre le conflit du Sahara occidental conformément aux aspirations du peuple sahraoui. L´aide des puissances membres du CS sollicitée Après Madrid, le représentant personnel du SG de l'ONU, qui prévoit de retourner prochainement dans la région maghrébine, se rendra à Paris ainsi que dans les autres capitales des pays qui font partie du «Groupe des Amis du Sahara occidental» (outre l'Espagne et la France), à Moscou, Londres et Washington. Il prévoit de demander à ces «acteurs clés» de la communauté internationale d'«user de leur influence pour promouvoir le dialogue» entre les parties impliquées dans le conflit sahraoui, le Maroc et le Front Polisario. Le représentant de l'ONU va donc presser ces puissances pour qu´elles imposent aux deux parties en conflit d'aller sans délai vers des «négociations sérieuses» car il craint que l'«ampleur des activités criminelles, terroristes et extrémistes» dans la région du Sahel n'ouvre la voie à la violence dans les territoires occupés par le Maroc et ne perpétue la «tragédie du peuple sahraoui». Faisant une nette allusion à ce que fut la position de la France, alliée inconditionnelle du Maroc, sous Chirac et Sarkozy, il a estimé que «certains peuvent être tentés, à tort, de croire que la recherche d'options pour parvenir à la paix comporte des risques et que le statu quo c'est la stabilité». Il s'est dit, pour sa part, «convaincu qu'il s´agit là d'une erreur de calcul, à plus forte raison maintenant que la menace terroriste plane sur le statu quo actuel». Soutien de l'Espagne du droit à l´autodétermination Le diplomate américain a reçu, lundi, un franc soutien de l'Espagne à ses efforts de médiation dans le conflit sahraoui. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a publié à l'occasion de la visite de M. Ross un communiqué par lequel il a fait part du «soutien de l'Espagne à la recherche d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable par les parties» impliquées dans le conflit du Sahara occidental, le Maroc et le Front Polisario, «qui prévoit la libre détermination du peuple sahraoui conformément aux principes et aux dispositions de la Charte de l'ONU».