Les souscripteurs du programme de logements ADDL de 2001 et 2002 qui s'impatientent depuis toutes ces années durant lesquelles ils tenaient tous les lundis et jeudis des regroupements de protestation devant le siège de l'agence à Saïd-Hamdine ne semblent pas rassurés par les récentes annonces de l'agence. Ces dernières portant sur l'obligation pour de ces souscripteurs de renouveler leurs dossiers n'ont pas été appréciées par les concernés, même si «l'AADL s'engage à garantir la priorité à ces souscripteurs». Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé l'ouverture des souscriptions au programme de logements location-vente de l'AADL avant la fin du premier trimestre 2013, précisant que les souscripteurs des programmes 2001- 2002 n'ayant pas eu de logement seront prioritaires et que le prix du logement serait revu à la hausse. Les garanties octroyées par l'agence ne sont pas suffisantes aux yeux des souscripteurs qui continuent à faire le pied de grue devant l'agence chaque semaine, d'autant qu'aucune annonce n'est affichée, et qu'aucune réception de dossiers n'a été faite. Les concernés ne comprennent pas cette communication à travers la presse et se disent être désorientés par certains articles faisant état de la réception des logements pour bientôt, contrairement à la réalité où rien n'est concret. Devant l'agence AADL de Said-Hamdine, ils étaient nombreux à venir hier à la recherche d'une moindre information pouvant les rassurer. Ils étaient comme perdus à l'écoute des uns et des autres, essayant de comprendre leur sort, d'autant plus qu'ils disent qu'ils sont dans l'impossibilité de continuer à recourir à la location de plus en plus chère. Sur place, il y avait deux catégories de souscripteurs qui manifestaient. Ceux qui n'ont pas encore payé leur première tranche et ceux qui ont effectué leur premier versement. Ils s'estiment lésés par les déclarations du ministre de l'Habitat.
Les futurs acquéreurs toujours dans l'expectative Pour les premiers cas, certains s'interrogent sur la nécessité de renouveler le dossier, d'autant que la plupart ont vu leur situation économique changer. «Comment justifier d'une fiche de paie si mon mari a perdu son emploi. En dix ans, il s'est passé beaucoup de choses», nous a dit une dame, la tête enveloppée dans son écharpe en ces temps de froid. Elle a ajouté disposer d'économies suffisantes pour payer par tranche le loyer mais s'inquiéter qu'on lui refuse l'accès au logement faute de fiche de paie. Il y en a surtout qui n'ont pas tous les documents exigés au dossier puisque leur situation familiale et financière a changé en l'espace de dix ans, et qui s'inquiètent de leur sort face au silence observé par les décideurs. Pour ceux qui ont réglé leur première tranche de 10% en vue d'acquérir des logements à Draria, Bellevue et Ben Bouzid, l'impatience a fait place à la colère. Au cri de «12 ans barakat», ces derniers estiment injuste que le ministre n'ait pas abordé leur cas dans son annonce. «Cela fait 12 ans que l'on nous a affectés au site de Draria. Nous avons payé et nous n'avons toujours pas été logés. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?, dénonce une femme cadre, ajoutant vouloir des assurances quant à la future distribution, d'autant qu'en souscrivant à l'ADDL, elle n'a pu accéder aux programmes promotionnels. Une autre personne s'interroge sur le retard pris dans la distribution, tout en révélant que certains «favorisés» qui avaient payé leur première tranche en 2008 ont déjà eu leurs logements. «L'AADL a parlé de transparence concernant la distribution, nous estimons que pour le moment, ce n'est pas le cas. Nous ne savons même pas combien de personnes pourront acquérir leur logement car le nombre de logements finis n'est pas annoncé», affirme-t-elle. Une association qui a servi d'intermédiaire entre l'agence et les souscripteurs a bien existé, mais selon certains, la première livraison de logements a été affectée à ces représentants qui, depuis, «sont aux abonnés absents». «Chaque site a créé une association sur demande de l'agence. Nous ne voulions pas de ces associations car nous savions comment elles fonctionnent. Nous sommes à même de nous représenter individuellement, logiquement, la majorité fait la force mais dans notre cas, nos défenseurs se sont servis et nous ont oubliés», dénonce un homme âgé. En outre, un problème élémentaire a été soulevé par de nombreux protestataires. De quelle façon seront accordés les logements ? Est-ce que cela se fera selon la chronologie des dépôts de dossier ou par ordre de versement ? Une question qui suscite beaucoup d'inquiétude et d'animosité entre les gens. L'agence se doit d'informer ses souscripteurs et non pas les laisser dans le flou. Après tout, ils ont bien attendu 12 ans.