La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a exprimé ses profondes craintes quant à la révision de la Constitution, prévue pour le premier trimestre 2013. Dans une conférence de presse tenue hier au siège de son parti à Belfort à Alger, le leader du PT a estimé que ces réformes vont engendrer des conséquences graves, comme «l'ingérence des lobbies dans l'administration et donc dans les propriétés publiques». Ces inquiétudes, qui sont, selon elle, justifiées, ont été soulevées au Premier ministre. Le PT a, par la même occasion, réitéré sa position. «Nous avons exprimé nos inquiétudes par rapport aux réformes politiques, particulièrement celles relatives à la propriété collective des secteurs publics et la continuité de la République comme cela a été précisé dans les articles 15 et 17 et à l'article 2 de la Constitution», a-t-elle précisé. Mme Hanoune a expliqué que ses craintes découlent des «lobbies», lesquels contrôlent la mafia qui arrive à gérer l'administration et exploite ses fonds. Dans ce contexte, elle a évoqué les pressions opérées par l'Union européenne (EU), qui appelle à l'annulation de la loi 49/51. Selon elle, l'Union européenne a une nouvelle carte à jouer, puisque les observateurs internationaux ont fait un rapport négatif sur les élections locales. Dans un autre contexte, Mme Hanoune a estimé que les réformes politiques, particulièrement celles relatives aux municipales et aux élections sont un vrai échec. Elle appelle, à cet effet, «à la nécessité de revoir ces lois mentionnées et à assainir le fichier électoral. Evoquant le déroulement des élections locales du 29 novembre dernier, la SG du Parti des travailleurs a encore une fois dénoncé une fraude massive, qui a valu le triomphe du parti FLN. Les résultats sont irréels, dit-elle, car «le scrutin a été malheureusement entaché de fraude et d'irrégularités». C'est «une pollution de la scène politique», a-t-elle tonné, puisque par ce scrutin, il y a eu l'infiltration de «groupes de pression» au niveau des assemblées populaires. Elle accuse le FLN et le Mouvement populaire algérien (MPA) d'avoir utilisé tous les moyens illégaux, pour falsifier les résultats. Pour Mme Hanoune, la fraude a été organisée avec «le vote massif» des corps constitués qui ont été conduits dans les bureaux de vote et le fichier électoral constamment «gonflé» pour qu'ils puissent bénéficier «à un parti ou à des partis qui ne dérangent pas», précisant que le PT a envoyé un rapport détaillé aux services du ministère de l'Intérieur et du Premier ministère à ce sujet. Elle a souligné que des «parties occultes» ont incorporé les militaires, à travers ce vote, dans une «manœuvre malsaine» pour créer entre eux et la population «une confrontation directe» et livrer ainsi le pays à toutes sortes «de pression étrangère qui menace sa stabilité et sa souveraineté». Les résultats des élections, selon elle, ont permis malheureusement «de confisquer la volonté populaire pour créer la désespérance». Pour rappel, le PT a obtenu, selon les résultats préliminaires du scrutin, 826 sièges APC/APW avec seulement 3 communes avec une majorité absolue. Le Front de libération nationale (FLN) garde la majorité en obtenant 7191 sièges dans les Assemblées populaires communales (APC) et 685 sièges aux Assemblées de wilayas (APW).