Selon l'ambassadeur français en poste à Sofia, Etienne de Ponsins, la compagnie Gaz de France serait intéressée par la construction d'un gazoduc reliant la Bulgarie et la Grèce, a relaté mercredi dernier la presse bulgare. Le gazoduc, d'une longueur de 70 km, livrera du gaz provenant de l'Algérie, a ajouté l'ambassadeur. Selon Etienne de Ponsins, la Bulgarie devrait s'assurer une source de gaz alternative et ne pas compter sur un seul livreur, soulignant qu'une entreprise du genre coûterait à la Bulgarie 155 millions d'euros. Le différend gazier entre l'Ukraine et la Russie ayant un impact sur la plupart des pays européens dont la fourniture de gaz transite par l'Ukraine, ne semble pas étranger au soudain intérêt de la compagnie française pour l'acheminement du gaz algérien à travers les pays d'Europe. Cette crise du gaz pose de façon alarmante la question de la dépendance énergétique de l'UE vis-à-vis de son voisin russe qui assure environ 42 % des importations européennes. La Bulgarie et l'Autriche sont ainsi entièrement dépendantes à l'égard de la Russie, tandis que l'Allemagne, l'Italie et la France sont les plus gros consommateurs du gaz russe. C'est cette situation qui a poussé l'UE a élaborer une nouvelle stratégie énergétique commune qui place la diversification des sources d'approvisionnement comme un indispensable préalable. Et il se trouve que l'un des pays ciblé pour, justement, pallier cette dépendance européenne au gaz russe, est l'Algérie. Selon le magazine américain Forbes, la société nationale des hydrocarbures a déjà augmenté ses exportations de GNL (gaz naturel liquéfié) vers les pays de l'Union européenne. Le gaz algérien a transité par la Turquie, selon la même source. Ankara avec ses installations de stockage de GNL, a ensuite réexporté vers l'UE le gaz algérien, a ajouté le magazine américain sans préciser les quantités exportées par Sonatrach, ni l'éventualité de la poursuite de ces exportations dans l'avenir. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil avait indiqué, samedi dernier, que l'Algérie disposait de contrats à long terme avec ses partenaires européens et si ces partenaires désirent plus de gaz cela ne peut se faire que dans le cadre de ces contrats à long terme qui lient les deux parties.