Environ 250 militants du FFS, réfractaires à l'actuelle direction du parti, se sont réunis durant la journée d'hier à la salle des fêtes Iboudrarène de la ville de Tizi Ouzou pour débattre des décisions à prendre en vue de «remettre le plus vieux parti de l'opposition sur sa mission historique», estiment les intervenants. Etaient présents à cette rencontre, Mustapha Bouhadef, Djamel Zenati, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri et Samir Bouakouir, pour ne citer que ceux-là. Les intervenants convergent tous sur «la déviation du FFS de ses objectifs et idéaux démocratiques». «La participation du FFS aux dernières législatives est la goutte de trop qui a fait déborder le vase», estiment les militants du FFS qui se sont réunis hier. Samir Bouakouir, candidat malheureux des dernières législatives, accuse «certains dirigeants actuels du parti de travailler pour un clan du pouvoir». «Ce n'est pas normal que Karim Balloul soit éternellement membre du conseil national du parti !», enchaînera-t-il. Pour Ali Kerboua, qui a occupé le poste de premier secrétaire national, ce «cabinet noir n'existait pas avant 2000. C'était Aït Ahmed qui dirigeait lui-même le parti». Djamel Zenati, fortement applaudi par l'assistance, continuera dans le même sillage, tout en précisant : «Nous sommes un mouvement politique qui veut rassembler le FFS et lui donner une chance de sauvetage.» Pour lui, la décision du FFS de prendre part aux locales de 2002 était la première dérive du parti. C'est à ce moment-là que «le cabinet noir s'est constitué et les choses ont commencé à échapper à Hocine Aït Ahmed». Pour le prochain congrès national annoncé par Hocine Aït Ahmed, Zenati se demande s'il ne sera pas «ficelé à l'avance». Lors de son long discours, Zenati a regretté les derniers résultats obtenus par le parti. «Si le FFS n'avait pas perdu son potentiel de crédibilité, ses élus n'auraient pas eu besoin d'alliances contre nature avec les partis du pouvoir pour présider des mairies dans leur propre fief», fera-t-il remarquer. Le président de la campagne présidentielle d'Aït Ahmed, en 1999, persiste que leur mouvement ne créera pas un autre parti politique et que ses membres sont toujours du FFS. ‘Le prochain congrès doit être celui de la réconciliation du FFS avec sa mission historique !», préconise Djamel Zenati. Il est allé plus loin, en reprochant à ce qu'il appelle «le cabinet noir» d'être derrière la démission de Hocine Aït Ahmed de la présidence du parti. Pour Djoudi Mammeri, lui aussi ex-secrétaire national, le FFS a dévié de sa ligne politique juste après le retrait des six candidats des élections présidentielles de 1999, dont faisait partie le leader Hocine Aït Ahmed. «Je témoigne qu'Aït Ahmed s'est rendu compte, après 2002, de la mauvaise décision prise par le FFS de participer aux élections locales. Il m'a chargé de reconstituer le parti. J'ai fais ce que je pouvais faire, mais après mon départ, le parti a été de nouveau dévié de ses objectifs et de sa ligne politique», révélera-t-il. Djoudi Mammeri ajoutera que même l'actuel premier secrétaire national, Ali Laskri, était du même avis que les autres ex-responsables du parti, avant de changer de position. Mustapha Bouhadef a déclaré que le FFS est géré par un groupe de personnes qui ne se soucie que de ses intérêts personnels. Raison pour laquelle il a pris ses distances avec la direction du parti ces dernières années.