Instable. C'est le terme qui sied le mieux pour résumer le parcours du CR Belouizdad durant la phase aller du championnat de Ligue 1. Considéré à l'intersaison comme un candidat sérieux dans la course au titre, le Chabab ne s'est finalement pas montré à la hauteur pour justifier d'un tel statut. En dépit d'un effectif pléthorique, le glorieux club de Belcourt a alterné le bon et le moins bon, voire le pire, durant la première moitié de la saison à l'issue de laquelle il a fini à la peu reluisante dixième place du classement. Quatre victoires, sept nuls pour quatre défaites, le bilan des Rouge et Blanc de la capitale aura été largement au deçà des espérances d'un club qui s'était pourtant fixé le titre de champion comme principal objectif de la saison. Relégués désormais à onze points du leader sétifien, les gars de Laâqiba devront, à moins d'un miracle, se contenter de jouer les seconds couteaux durant la phase retour du championnat. Mais l'instabilité du Chabab durant la phase aller n'a pas concerné seulement ses résultats, elle a touché également toute sa structure par la faute d'une crise financière qui ne dit pas son nom. En effet, le deuxième semestre de l'année 2012 a été marqué par de biens tristes épisodes qui ont ébranlé la maison belouizdadie dont principalement le mouvement de grève enclenché par les joueurs du Chabab pour protester contre le non paiement de leurs arriérés. Ce fait inédit dans l'histoire du club, qui a fêté pourtant cette année son cinquantenaire, a pesé lourd sur le rendement des coéquipiers du «vétéran» Ammar Ammour au point de concéder une humiliante défaite à domicile devant le voisin harrachi (2-4). Une raclée qui a précipité dans un premier temps le départ du controversé président Azzedine Gana avant que celui-ci ne se rétracte quelques semaines plus tard. Encore en lice en coupe arabe et en coupe d'Algérie, le CRB risque de décevoir encore plus ses fans lors du deuxième acte de la saison, car ses joueurs, qui n'ont repris qu'hier le chemin des entraînements, menacent encore de recourir à la grève en plein championnat si la direction du club ne les règle pas rubis sur l'ongle. Ceci intervient seulement à une semaine du début de la phase retour où le Chabab sera appelé à croiser le fer chez lui devant la JS Saoura. Comme quoi, à Belouizdad, on n'est pas encore sorti de la «cuisine». Arena, une erreur de casting ? Même s'il est considéré comme la principale source de tous les maux du club, le problème financier ne constitue pas, néanmoins, la seule raison du ratage belcourtois durant la phase aller. Certains spécialistes préfèrent remonter jusqu'à l'intersaison pour trouver une autre explication aux mauvais résultats du Chabab en mettant en exergue les mauvais choix techniques de ses dirigeants. Ainsi, d'après les nombreux avis, le recrutement de Guglielmo Arena aurait constitué une erreur de casting de la part de la direction du CRB qui, au lieu d'engager un entraîneur chevronné à même de gérer un groupe composé en grande partie d'éléments expérimentés, est allée dénicher un illustre inconnu disposant d'une carte de visite pratiquement vierge. Dès les premières semaines qui ont suivi la prise de fonction du coach italo-suisse à la tête de la barre technique du Chabab, sa méthode de travail était déjà décriée au sein de ses joueurs qui déploraient une mauvaise préparation physique durant le stage d'intersaison effectué en Tunisie. Un avis que son successeur Bouali a évoqué plus tard. «l'équipe souffre d'un problème physique», avait d'ailleurs analysé l'ex-coach de l'USMBA dès ses premiers matches avec le Chabab. Toujours est-il que les résultats obtenus par Arena ne plaidaient pas tellement pour lui puisque sur les huit matches qu'il avait passés sur le banc de touche, son équipe n'a grignoté que douze points, ce qui était jusqu'alors considéré comme une moisson insuffisante pour une équipe supposée jouer le titre et, qui plus est, ne souffrait pas encore du problème financier (durant cette période la plupart des joueurs étaient payés). L'absence de Slimani a pesé Avec 12 buts inscrits en 15 matches, l'attaque du CRB occupe aussi la dixième place en Ligue 1. Une statistique qui reflète bien le visage amorphe présenté par le grand club algérois durant la phase aller. Pourtant, de l'avis de tous les observateurs de la Ligue 1, le CRB présente sur le papier l'un des meilleurs potentiels offensifs du championnat. Il faut dire que l'effectif belcourtois est pourvu suffisamment d'attaquants capables de faire la différence à tout moment, à l'image de Slimani, Rebih, Benaldjia Mehdi, Ammour, ou Hamiti pour ne citer que ceux-là. Mais en dépit de tout ce beau monde, le compartiment offensif reste un des maillons faibles du CRB. Arena, lui, tentait tout le temps d'expliquer ce manque de percussion en attaque par le manque de chance, bien que sous la houlette de l'italo-suisse le Chabab n'a marqué que quatre buts en huit matches, ce qui représente un ratio très faible pour une équipe considérée comme un prétendant sérieux pour le titre. Mais ils sont nombreux aussi à penser que la méchante blessure au genou contractée par l'attaquant vedette international du club Islam Slimani, lors du derby face au MCA comptant pour la 7e journée du championnat, a beaucoup pesé sur l'avant-garde belcourtoise. Auteur de deux buts avec le Chabab en six matches, le goleador des Verts a manqué cruellement à son équipe durant les grands moments de cette phase aller. D'ailleurs Fouad Bouali n'a pas manqué de le souligner à l'issue de la fameuse débâcle enregistrée face à l'USMH. «Slimani nous manque beaucoup. C'est un joueur qui pèse sur l'équipe. On attend son retour avec impatience», avait déclaré le coach belouizdadi. Mais le retour de Slimani dans le onze rentrant du CRB lors du dernier match de la phase aller risque d'être éphémère puisque l'avant-centre des Verts qui s'apprête à disputer la CAN en Afrique du Sud est déjà annoncé partant en Europe en ce mercato hivernal. Ce serait vraiment le bouquet pour le CRB.