La visite avant-hier du ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi dans le sud du pays, notamment dans la wilaya de Laghouat, n'a pas apaisé la colère des jeunes chômeurs qui protestaient depuis trois semaines. Non rassurés par les propos du ministre, ils tenaient hier encore un rassemblement devant le siège de la daïra de Laghouat. «Le ministre nous a rencontrés. Il nous a promis des solutions au problème crucial du chômage que vivent les jeunes de la région. Il a promis que les recrutements vont se faire dans la transparence et en accordant la priorité aux jeunes locaux», nous ont indiqué des protestataires de Laghouat. Le ministre, poursuivent les jeunes, «a promis de revoir les critères de recrutement et a dit que les bases énergétiques du Sud ont besoin de milliers de travailleurs et de techniciens dans divers domaines et que la création d'emploi dans ce secteur va être profitable aux jeunes du Sud». Les assurances et les promesses du premier responsable du secteur de l'énergie n'ont pas été suffisantes pour convaincre les jeunes de cesser la protestation. Hier matin, une cinquantaine de jeunes chômeurs diplômés s'est donné rendez-vous de nouveau devant le siège de la daïra. «Nous poursuivons notre rassemblement car il n'y a pas de solutions concrètes pour les problèmes que nous avons posés», nous ont-ils affirmé. «Nous ne pouvons pas nous contenter de paroles et de promesses sans lendemain. Notre action cessera lorsque nous serons recrutés et que nous retrouverons une vie de citoyens dignes». Selon eux, les autorités locales n'ont jamais pu faire face aux préoccupations des jeunes. «Ils se contentent de nous demander de faire des listes des jeunes chômeurs seulement. Cela sert à nous faire patienter et à nous faire taire un petit moment. Cette démarche n'a jamais été suivie d'une action ou d'une solution fiable», ont-ils dénoncé. «La décision est à Alger et elle ne se trouve pas au niveau de l'APC, de la daïra ou de la wilaya de Laghouat». Notons que ces chômeurs ont entamé une action de protestation dès qu'ils ont pris connaissance du déplacement d'une commission de recrutement au niveau d'une base à Laghouat. Selon eux, «cette commission de la direction générale de Sonatrach a procédé à des recrutements de cadres de plusieurs wilayas et ignoré la demande exprimée localement».