Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a salué la démarche de l'Etat algérien qui a pris ses dispositions rapidement pour libérer les otages d'In Amenas et protéger les infrastructures pétrolières dans le sud du pays. Dans un point de presse tenu hier avant une rencontre conjointe entre le bureau politique et le groupe parlementaire du parti visant à défendre la souveraineté de la nation, le leader du PT a déclaré que «l'intervention militaire a eu lieu malgré les critiques auxquelles l'Algérie a fait face». L'Armée populaire nationale est intervenue sur décision du président de la République et en conformité avec la Constitution», ajoutant que «cette décision souveraine a donné ses fruits et a suscité la reconnaissance de l'opinion internationale». Dans ce cadre, elle a souligné que «la symphonie a complètement changé dès lors qu'Obama a donné l'orientation et a rectifié le tir en disant que «les terroristes sont les responsables des crimes commis contre les otages». La responsabilité politique, estime cependant la conférencière, «incombe à l'Etat français qui a ordonné l'intervention militaire étrangère au Mali». Ce qui prouve que l'assaut terroriste a été prémédité et planifié, a-t-il soutenu. «L'Algérie est ciblée» Louisa Hanoune avertit : «L'Algérie est ciblée par les prolongements des perturbations ethniques dans la région, comme cela a été le cas au Mali, au Niger, au Tchad…». Elle appelle à la vigilance et à la mobilisation populaire afin de défendre la souveraineté et l'intégrité nationale en contrecarrant «les plans de l'impérialisme qui cherche à détourner les regards vers l'étranger et justifier ainsi la crise économique à laquelle les pays font face». Se félicitant du dénouement de la prise d'otages, elle a estimé que «c'est une fin de non-recevoir aux pressions étrangères». Mais elle s'interroge sur le «prochain plan» de déstabilisation. Elle se dit convaincue que «le danger persiste tant que la guerre se poursuit au Mali». En ce qui concerne la durée de la présence de l'armée française au Mali, elle est «indéterminée et risque de transformer le pays en poudrière». Elle rappelle, par ailleurs, que la population algérienne s'oppose à l'intervention militaire au Mali. «On refuse aussi une crise économique et on refuse que l'Algérie paie les frais de la démarche de l'impérialisme». Cette intervention, a-t-elle déclaré, «n'a pas pour but de libérer les Maliens, mais de spolier les richesses du pays». D'ailleurs, les crimes commis contre la population dans le sud du Mali par l'armée malienne en sont la preuve, estime Mme Hanoune. Elle ajoute que tous les acteurs principaux dans l'intervention militaire, dont les groupes terroristes, les Etats de la Cédéao et l'autorité malienne sont à «la solde de la France». «Les autorités maliennes qui ont appelé à cette intervention n'ont aucune légitimité. Le peuple malien refuse cette intervention, la France s'est servie de la lutte contre le terrorisme pour arriver à ses fins. Le revirement d'Ançar Eddine en est la preuve concrète», soutient-elle. Notons que l'ordre du jour de la réunion du PT organisée hier portera exclusivement sur «les conséquences» de l'3opération terroriste qui a ciblé le site gazier de Tinguentourine à In Amenas.