Le sort de Abdelaziz Belkhadem à la tête du FLN sera connu aujourd'hui. Acculé par ses adversaires du comité central, il a consenti à remettre son mandat en jeu et à procéder à «un vote à bulletins secrets» à l'occasion de la 6e session du comité central pour le renouvellement ou le retrait de confiance. Mais ses adversaires, qui soupçonnent une énième manœuvre du SG, lâché aussi par les membres du bureau politique, l'accusent d'avoir tout orchestré en vue de son maintien à la tête du parti. Belkhadem est accusé par ces derniers d'avoir instruit les mouhafadhs «de ramener avec eux chacun une centaine de personnes pour perturber la réunion», à laquelle d'ailleurs plusieurs membres du comité central, à l'instar de Mohamed Seghir Kara et Hadi Khaldi du Mouvement de redressement et de l'authenticité (MRA) ne sont pas conviés en raison, explique la direction du FLN, «des mesures disciplinaires» prises à leur encontre. D'autres membres coupables d'avoir abandonné le parti pour se porter candidats sur d'autres listes à l'occasion des élections législatives précédentes sont aussi écartés. Mohamed Bourzam, membre du comité central, nous confiait, à ce propos, que tant que ces membres, exclus selon lui arbitrairement par Belkhadem, ne sont pas passés en conseil de discipline qui pourrait prononcer le gel de leur qualité de membres, «ils sont toujours membres du CC» et ont donc droit d'assister à la session d'aujourd'hui. Ces derniers, qui ne reconnaissent pas les décisions de Belkhadem qui a confectionné, seul, l'ordre du jour de la réunion «alors qu'il appartient au CC de l'approuver ou de le rejeter selon les statuts du parti», jurent d'ailleurs qu'ils se présenteront en masse à la réunion. Les contestataires affirment avoir réuni plus de 220 signatures pour le départ de Belkhadem. «S'il respecte la procédure de vote, il ne sera plus secrétaire général du parti à partir de demain (aujourd'hui, ndlr)», nous confie une source proche des redresseurs. L'enjeu est justement dans cette «procédure». Selon les redresseurs, Belkhadem «utilise l'argent sale pour mobiliser des voyous et des baltaguias», le jour de la session du comité central en vue de réitérer le même scénario que celui de la session du comité central de juin 2012 qui s'est soldée par des affrontements violents entre les deux clans et le… plébiscite de Belkhadem à la tête du FLN, «par des gens qui n'ont aucun lien avec le parti». Tout en accusant Belkhadem de ne pas les avoir associés à la préparation de la session du comité central, les contestataires estiment que le SG doit simplement «dégager» pour permettre aux «fils intègres du FLN, aux militants sincères», d'émerger. Mais le SG, confiant de sa «stratégie» a même promis à ses adversaires dont il a rencontré une délégation qui lui a remis une pétition réunissant une série de réclamations, «une réponse à l'occasion de la prochaine rencontre du CC». Il avait aussi expliqué en réponse aux redresseurs qui ont sollicité le chef de l'Etat, président d'honneur du parti, afin d'intervenir et mettre fin à la crise au FLN, que «le président est en dehors des problèmes qui sont strictement internes». La session d'aujourd'hui risque d'être houleuse, chacun des deux clans campe sur ses positions. Qui aura alors le dernier mot ?