Au deuxième jour de leur grève de trois jours à l'appel du Snapap, les travailleurs des corps communs semblent se mobiliser davantage afin que leurs revendications soient prises en charge par les tutelles respectives. Le taux de participation national est estimé à 82%. Pour la wilaya d'Alger, la participation est de l'ordre de 87%. Les secteurs qui ont mobilisé le plus de grévistes sont la santé et la solidarité avec un taux de suivi de 85% et l'enseignement supérieur et les APC avec 80%. Dans le secteur de la santé, l'on enregistre pour les hôpitaux Drid Hocine et l'EPSP de Belfort un taux de suivi de 95%. A l'hôpital Med Lamine Debaghine, on a relevé un taux de participation de 70%, à Mustapha Pacha, 65% et l'EPSP de Baraki 100%. A l'hôpital Salim Zemirli d'El Harrach, le taux de participation est de 80%. A l'entrée, vers 10h, un regroupement des travailleurs était organisé. Tous se sont accordés à dénoncer l'absence de dialogue avec la tutelle, leur précarité constante due à leur salaire et leur vacation. Le service minimum a été assuré pour les urgences. Selon Hadj Saïd Abderrahmane, chargé de l'information au secrétariat général du Snapap de la wilaya d'Alger et chargé de l'organique à l'hôpital Zemirli, les patients sont triés au cas par cas au niveau des services. S'il s'agit d'une urgence, les cas sont obligatoirement pris en charge car il estime que le débrayage ne doit pas pénaliser les patients. «Les gens qui viennent de loin pour un rendez-vous et qui vivent dans la précarité sont reçus. Nous analysons au cas par cas mais je tiens à souligner qu'au bloc central de neurochirurgie, 99% des malades viennent des wilayas de l'intérieur. Nous avons donné des instructions afin qu'ils soient pris en charge. Dans ce service, les grévistes assurent un service à 100%. Il en est de même pour la sécurité. Nous préférons que les agents travaillent car nous savons que certains éléments tentent de nous nuire. D'ailleurs, je tiens à souligner que nous avons donné l'ordre de veiller à la sécurité dans les hôpitaux de tout le territoire», nous a-t-il dit, saluant l'administration pour le respect de la grève, il a déploré les intimidations d'un coordinateur qui a tenté de briser le mouvement en obligeant des ouvrières à rejoindre leurs postes. Un infirmier affilié au Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) nous a signalé qu'il n'avait pas été gêné par le débrayage et qu'il le soutenait puisque le SAP possède à quelques mesures près les mêmes revendications que les travailleurs des corps communs. «Nous comptons également organiser un débrayage. Le 21 février, le conseil national va se réunir et l'on décidera des dispositions à prendre», nous a-t-il indiqué. M. Abderrahmane estime pour sa part que «l'Etat a une grande dette envers son peuple et que s'il s'attardait sur l'amélioration des conditions de vie des travailleurs en général et des corps communs en particulier, cela permettrait d'améliorer le rendement du secteur et d'influer sur les patients». Mme Wahiba Renai, SG du Snapap à l'hôpital Zemirli, nous a fait savoir que la motivation des travailleurs n'est plus la même depuis septembre. «Puisque rien n'a été acquis, la base n'est plus motivée. Aussi, je tiens à dire que nous n'attendons plus rien de la tutelle et c'est pour cela que nous avons lancé un appel en direction du Premier ministre car nous estimons qu'il est le seul à pouvoir prendre en charge nos doléances. Je pense que la grève illimitée est une option que nous devons envisager, et ce, même si les autres secteurs obtiennent gain de cause. Je souhaite que M. Felfoul engage le syndicat dans cette direction car la grève illimitée des résidents a été un exemple pour nous. Ils ont pu arracher leurs droits après 4 mois de grève. Nous devrions méditer la-dessus», nous a-t-elle déclaré. Par ailleurs, nous avons appris qu'à l'hôpital de Rouiba et à Parnet, la section syndicale du Snapap, aile Malaoui, souhaitait revenir dans le giron du Snapap aile Felfoul, qui ne cesse de gagner du terrain ces dernières années.