Plus d'une quarantaine de laboratoires indiens spécialisés dans le médicament ont pris part hier à la première rencontre algéro-indienne de l'industrie pharmaceutique sous forme de B to B, qui a eu lieu à l'hôtel Sheraton à Alger. Considérée comme la pharmacie du monde en termes de médicaments génériques, la part du marché indien en Algérie est en constante augmentation. Pour l'année 2012, l'Algérie a importé près de 29 millions de dollars de produits finis, selon le sous-directeur de la régulation de la pharmacie au niveau du ministère de la Santé, Madjid Benmekhlouf. Intervenu en marge de l'évènement, il affirme que son département encourage ce genre de rendez-vous, qui permet des prises de contact entre les opérateurs du secteur dans le but de créer des possibilités d'échange, d'expérience et pourquoi pas de partenariats d'envergure. Le ministère, ajoute-t-il, étudie toutes les offres des laboratoires qui sont intéressés par le développement des molécules en Algérie. «L'investissement dans la biotechnologie en partenariat avec les groupes étrangers est l'une des priorités du ministère de la Santé», a-t-il encore affirmé. Pour sa part, l'ambassadeur de l'Inde en Algérie, M. Kuldeep Singh Bhardwaj, a déclaré que les opérateurs pharmaceutiques sont prêts à investir en Algérie, tout en respectant les lois économiques en vigueur, notamment celle relative à la répartition des capitales entre investisseurs étrangers et locaux (49/51%). Il s'enorgueillit que son pays détient le savoir-faire et l'expérience requise dans le domaine du médicament et rappelle que «l'industrie pharmaceutique de son pays, évaluée à 28 milliards de dollars dont 13,3 milliards à l'export, est en croissance constante». Preuve à l'appui, plus de 440 entreprises indiennes ont été homologuées par le FDA American - Food and Drug Administration - et 2300 brevets ont été accordés aux fabricants indiens. Répondant à la plupart des normes de qualité internationales, telles que DEQM - Direction européenne de la qualité du médicament, MHRA - Medicines and Health Regulatory Agency ou encore TGA - Therapeutic Goods Administration, ainsi que le contrôle rigoureux de l'Etat, les produits pharmaceutiques indiens sont distribués dans plus de 200 pays sur les cinq continents. Avec sa forte production et un pôle de recherche et développement pointu, l'Inde est considérée comme porteur d'opportunités dans ce secteur, avec un vivier du médicament qui explose, soit 17% de croissance en 2012. Pour renforcer sa candidature, il avance que son marché offre les mêmes molécules fabriquées par les laboratoires américains et européens à un prix beaucoup plus compétitif. Une déclaration que M. Benmekhlouf appuie, puisqu'il soutient que «nous ne sommes pas déçus de la qualité de leurs produits». Le même responsable rappelle que l'Algérie a lancé un challenge pour couvrir d'ici 2015 la demande du marché national à hauteur de 70%. Le processus lancé a atteint 30%, a-t-il fait savoir, en ajoutant que «le marché de médicaments n'a pas enregistré de pénuries cette année, puisque le programme d'importation a été validé à temps, soit le 31 octobre 2012», ce qui permet aux importateurs d'être à jour. Dans le cadre de la production locale, il avance que près de 160 projets sont en cours d'étude. A rappeler que l'initiateur de cet évènement est Pharmexcil, le conseil indien pour la promotion des exportations pharmaceutiques qui veut renforcer les relations bilatérales entre les deux pays.