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A Ghaza, des habitants racontent l'acharnement de l'armée israélienne sur les civils
Lu dans le monde
Publié dans Le Temps d'Algérie le 23 - 01 - 2009

Au sud de Zeitoun, faubourg oriental de la ville de Ghaza, le quartier habité par le clan Samouni n'est plus qu'un cimetière de ruines. Seules quelques maisons sont encore debout. Vingt et une habitations et une mosquée ont été réduites à l'état de carcasses de béton et de ferraille. Tsahal est passé par là.
Moussa Samouni, 19 ans, raconte : «Lors de l'offensive terrestre le 4 janvier, les hélicoptères ont déposé les parachutistes sur les toits. Ensuite, ils ont fait sortir tout le monde et nous ont rassemblés dans un bâtiment. Nous étions près de 120 personnes.
Nous sommes restés toute la nuit. Il y avait des explosions, des coups de feu. C'était la panique totale. Les enfants pleuraient. Il faisait froid.
Nous avons ouvert la porte pour aller chercher du bois. Mon père était dans la rue, mort. Les soldats nous ont ordonné de rentrer.
Puis il y a eu un bombardement et ensuite un deuxième et après les obus sont tombés sur le toit. Vingt-deux personnes sont mortes.
J'ai perdu mon père, ma mère, mon frère, mon oncle et plusieurs cousins. Il y avait des blessés partout qui perdaient leur sang.» Moussa n'a pas été touché.
Il a tenté de sortir mais il a été arrêté par les soldats qui lui ont attaché les mains et bandé les yeux. Il s'est retrouvé prisonnier avec son oncle. Cela a duré trois jours.
Trois jours d'interrogatoire. «Les soldats nous ont accusés d'être du Hamas. Ils nous ont tapé dessus. Je leur ai dit : Tuez-moi si vous pensez que je suis du Hamas.
Ils ont mis des grenades dans les poches de mon oncle et derrière moi, et menaçaient de les faire exploser. Mon oncle préférait mourir par balle, a-t-il dit.
Ils ont voulu nous brûler et ont mis le feu à des couvertures. On va vous faire sauter la tête , disaient-ils.» Le 7 janvier au matin, tous deux ont finalement été libérés.
Les soldats leur ont intimé l'ordre de ne pas dire un mot et leur ont donné des drapeaux blancs. Après le désengagement de Tsahal le 20 janvier, les corps des 22 victimes ont été sortis des décombres et enterrés.
Jeudi 22 janvier, une grande tente de deuil a été dressée au milieu des ruines pour les condoléances. Sur une toile blanche sont écrits les noms des 22 morts plus ceux de 7 autres victimes avec cette inscription : «Les martyrs du massacre de Ghaza de la famille Samouni».
La foule se presse dans ce décor d'apocalypse pour rendre hommage aux 29 disparus. Dans l'une des rares maisons restées debout, les murs sont couverts d'inscriptions tracées à la craie.
«La place de l'Arabe est sous terre», «Si vous êtes un vrai Givati (unité d'élite), vous devez tuer les Arabes», «Jérusalem-Est pour Israël».
L'étoile de David signe d'autres cris de guerre. C'est là que les soldats avaient installé leur campement et leur poste de tir comme en témoignent les boîtes de cartouches et les sacs de sable sur la terrasse.
«C'était comme un jeu pour les soldats»
C'est là aussi qu'un autre drame s'est déroulé. Fahed raconte : «Mon père Atiyeh a travaillé en Israël. Il parle hébreu et sait ce qu'il faut faire.
Il a laissé la porte ouverte. Ils ont commencé à tirer partout. Lorsqu'ils sont entrés, les soldats nous ont demandé de lever les mains et de sortir.
Ils étaient huit ou dix. C'est alors qu'ils ont tiré. Mon père a été tué sur le coup. Il avait trente balles dans le corps ! Il a été tué sous mes yeux. Tout le monde s'est mis à crier et à pleurer.
Ils ont tiré à nouveau. Plusieurs autres membres de la famille ont été blessés, surtout des enfants dont mon frère Ahmed, âgé de 4 ans. Il a reçu deux balles dans la poitrine et des éclats dans la tête. Puis ils ont incendié une pièce.
On ne voyait plus rien, On étouffait. Au bout de dix minutes, nous avons été autorisés à sortir et à nous diriger vers la route principale. J'avais mon frère dans mes bras. Les Israéliens nous ont craché dessus.
Les ambulances ne pouvaient pas approcher. Nous avons trouvé refuge dans une maison. Mon frère Ahmed est mort.»
Selon plusieurs autres témoins, cinq autres membres de la famille Samouni ont été tués par balle, dont un jeune homme de 17 ans, qui était resté caché dans une maison.
Certains blessés se sont vidés de leur sang. Un grand-père de 75 ans est mort écrasé par un mur démoli au bulldozer.
Zahwa, la veuve d'Atiyeh, raconte dans le détail, les larmes aux yeux, le drame qu'elle a vécu. «C'était comme un jeu pour les soldats. Ils riaient», affirme-t-elle.
Zeinab, 12 ans, a perdu son père, sa mère, deux frères et des cousins. Shiffa, 19 ans, a également enterré son père, sa mère, sa tante et son oncle. Almassa, 13 ans, se souvient comment un soldat a tiré sur Messaouda qui avait son bébé de 6 mois dans les bras, et qui est mort. Tous ont perdu plusieurs proches.
«Pourquoi, pourquoi ?», répète Nabayia. «Il n'y avait pas de résistance, pas de combattants, pas d'armes. Quel est notre crime ? Quelle faute avons-nous commise ? Que le monde entier réponde à cette question. Il ne peut plus y avoir de paix avec Israël.
Mon prochain fils, je vais l'éduquer pour être un moudjahid, pour qu'il venge tous ces enfants, tous ces morts.»
Interrogée, la porte-parole de l'armée, Avital Leibovitch, a assuré jeudi qu'«une enquête est en cours.
Mais je veux que vous sachiez que la brigade Givati n'est pas entraînée pour tuer des femmes et des enfants et que des tirs des mortiers sont partis de Zeitoun.»
Le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha) avait recensé, le 8 janvier, Zeitoun parmi les «plus graves incidents» de l'offensive israélienne.
Les Samouni sont des agriculteurs. Les champs alentour ont été ravagés par les chars. Au moins 300 personnes sont aujourd'hui sans abri.
«Comment voulez-vous que l'on aime les Israéliens ?, crie Mouna. Ils tuent par plaisir et personne ne dit jamais rien. Notre sang ne vaut rien. C'est le plus grand massacre commis dans la bande de Ghaza. Combien de temps encore allons-nous être terrorisés et massacrés ?»


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