Une journée de lutte contre la toxicomanie a été organisée hier à Alger par l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse (ONASJ) qui tire la sonnette d'alarme en brandissant le slogan «Sauvez le jeune par le jeune» afin de sensibiliser toutes les parties concernées pour mettre fin au fléau de la drogue qui se propage dans le milieu juvénile. En sa qualité de président de cette association et spécialiste en matière de prise en charge des jeunes toxicomanes, Abdelkrim Abidet nous a indiqué que la mission principale de cette association est de former des éducateurs et éducatrices qui étaient eux-mêmes des consommateurs. Il nous a fait savoir que l'association a mis en place un dispositif de 1000 éducateurs dont l'objectif est de sensibiliser les toxicomanes sur les dangers de la drogue et de les orienter vers des centres de prévention et de soins de la capitale. La mise à l'écart des jeunes toxicomanes des dealers est l'autre objectif de cette association, nous a précisé M. Abidet. Ce dernier a fait état de quelque 300 000 toxicomanes recensés à l'échelle nationale dont 12% de jeunes filles. Concernant les moyens mis à la disposition de l'association, son président a indiqué que quatre véhicules (psycho-bus), un groupe de médecins et de psychologues sillonnent quotidiennement les différents quartiers d'Alger centre à la recherche de ces jeunes. Il a aussi évoqué un matériel médical ultramoderne qui a été récemment importé. Pour tracer une stratégie préventive, M. Abidet a indiqué que des opérations permanentes sont effectuées par des éducateurs pour protéger les jeunes et les mettre hors d'atteinte des dealers. Interrogé sur l'implication des autorités dans la lutte contre la drogue dans le milieu juvénile, M. Abidet lance un appel aux différents ministères, à savoir le ministère de la jeunesse et des sports, de la formation professionnelle, de l'Education nationale et de la solidarité afin d'élaborer une feuille de route pour s'attaquer à ce grand fléau qui met en danger l'avenir des jeunes et du pays, en révélant que 500 000 élèves sont actuellement exclus de l'école. Les établissements scolaires, les centres de formation professionnelle, les cités universitaires sont les lieux privilégiés par les éducateurs pour recenser mais aussi mener des opérations de sensibilisation envers les jeunes sur les dangers de la drogue. Il y a aussi, selon M. Abidet, des rendez-vous fixés aux familles ayant besoin de soigner un proche toxicomane. Une session d'échange d'expériences entre toutes les associations nationales travaillant dans ce domaine aura lieu au mois d'avril prochain à Alger afin de mettre sur pied une feuille de route à même de lutter efficacement contre ce fléau qui menace sérieusement la jeunesse algérienne, a signalé M. Abidet.