Le président du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït Chebib, a été arrêté hier matin peu avant 10h en même temps que 15 autres militants de ce mouvement lancé par Ferhat Mehenni en 2001 à Tizi Ouzou. Parmi les personnes arrêtées figure la vice-présidente du Congrès mondial amazigh, Kamira Naït Sid, ONG qui a soutenu l'appel au rassemblement que le MAK devait organiser hier devant le siège de l'ex-Hôtel de ville. Ils ont été conduits au commissariat du centre-ville, dans les bureaux des services des Renseignements généraux, avons-nous appris. Cette interpellation est intervenue quelques moments avant le début du rassemblement pour exiger «la réappropriation des espaces de liberté» et dénoncer «l'interdiction des manifestations et la violation du droit de grève». Dès les premières heures de la matinée, un important dispositif dissuasif a été déployé autour de l'ex-siège de l'Hôtel de ville. Des policiers armés de boucliers, de matraques et de lance-bombes lacrymogènes, et d'autres en civil ont été déployés tout autour de l'édifice. Un peu plus tard, un autre renfort de CNS a été acheminé sur les lieux. La tension était à son comble. «Le gouvernement provisoire kabyle appelle à la solidarité avec les responsables et les militants kabyles dont il exige la libération immédiate et inconditionnelle», peut-on lire dans une déclaration rendue publique juste après. «Nous n'allons pas nous taire face à ces graves dépassements des services de sécurité. Nous sommes des militants pacifiques qui ne revendiquent que leurs droits culturels les plus élémentaires», nous dira Hocine Azem, un des membres du conseil fédéral du Congrès mondial amazigh. Notre interlocuteur nous a signalé que diverses instances internationales ont déjà été saisies à ce sujet.