Parmi les économies les plus diversifiées des pays du Maghreb, l'Algérie a amorcé une reprise rapide avec une croissance de 4,9% en 2008, contre 3,1% en 2007, selon un rapport de la Banque mondiale sur le taux de croissance des trois pays maghrébins, à savoir l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. Parmi les exportateurs de pétrole de la région, l'Algérie affiche une croissance en hausse, alors que se poursuivaient, à un rythme soutenu, les gains de croissance, à hauteur de 6% dans le secteur non pétrolier, notamment dans la construction et les services liés aux projets d'infrastructure. L'Algérie est en bonne position pour faire face aux effets de la crise financière internationale ; à la fin du mois de septembre 2008, les réserves du pays s'élevaient à 140 milliards de dollars, soit 30 milliards de dollars de plus comparé à la fin de 2007. Le Maroc a lui aussi atteint des résultats performants, avec une croissance de 6,2% en 2008 contre les 2,7% enregistrés en 2007, à cause de la sécheresse. Ces résultats de croissance sont sous-tendus par la vigueur des secteurs non agricoles, en particulier les télécommunications, les services financiers et le secteur du bâtiment et des travaux publics. Les mesures prises à l'effet de maîtriser les prix intérieurs, la subvention des produits alimentaires et des carburants, la suppression provisoire des droits de douane sur les céréales, et les actions de lutte contre la spéculation sur les prix, ont permis de maintenir l'inflation générale à un niveau relativement bas, en comparaison avec les pays de la région. Par contre, en Tunisie, le taux de croissance a reculé, passant de 6,3% en 2007 à 5,1% en 2008, pour une grande part à cause de la dégradation des conditions extérieures, en particulier le ralentissement de l'activité économique dans l'Union européenne. Dans le cadre de l'accord d'association UE-Tunisie, le reste des tarifs douaniers imposés aux importations issues de l'Union européenne a été supprimé en janvier et des mesures ont été prises dans le secteur financier pour réduire les prêts risqués et non performants en améliorant l'évaluation des risques de crédit. Durant les sept premiers mois de 2008, l'investissement étranger direct (IED) dans le secteur industriel a augmenté de 47,2%, se concentrant moins sur les IED dans le tourisme. Ainsi, l'Algérie vient en deuxième position après le Maroc en termes de taux de croissance réalisé en 2008. Le Maroc accapare la première place du podium et la Tunisie vient en dernière position.