Le ministère de la Formation professionnelle semble vouloir s'ouvrir aux partenaires sociaux «représentatifs» des travailleurs du secteur. Le ministre de tutelle Mohamed Mebarki a indiqué hier à Alger qu'il est «disposé au dialogue avec l'ensemble des syndicats du secteur pourvu qu'ils soient représentatifs». Réagissant à la grève observée par des travailleurs en ce début du mois de mars, il a d'emblée mis en cause le taux de suivi de 75% avancé par le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (SNTFP), initiateur du mouvement. M.Mebarki a affiché, en marge du lancement de la formation des formateurs dans le cadre du projet de la Grande mosquée d'Alger, sa disponibilité pour le dialogue avec les représentants des travailleurs. Il a affirmé croire «fermement» en le pluralisme syndical et appliquer à la lettre les lois de la République. «Ce n'est pas à moi de choisir les syndicats qui doivent avoir un minimum de 20% de représentativité pour être considérés comme partenaires sociaux», a-t-il insisté, ajoutant que deux syndicats ont déjà démontré qu'ils sont des partenaires sociaux avec lesquels le ministère a tenu plusieurs rencontres afin de trouver des solutions aux problèmes socioprofessionnels soulevés. La bonne volonté du ministre Parmi les récents acquis des travailleurs, M. Mebarki citera la prime de soutien pédagogique estimée à 15% du salaire de base. Cette prime figurait parmi les principales revendications des travailleurs, a-t-il noté, ajoutant vouloir «développer le secteur avec la collaboration de l'ensemble des travailleurs». Pour rappel, des travailleurs de la formation professionnelle avaient observé une grève nationale de deux jours pour revendiquer la satisfaction de revendications socioprofessionnelles. Cette grève à laquelle a appelé le SNTFP a été précédée par deux sit-in tenus respectivement les 30 décembre 2012 et 30 janvier 2013 devant le siège de la tutelle. Les travailleurs affiliés au SNTFP demandent la révision du statut des ouvriers professionnels et des corps communs, l'instauration de nouvelles primes, y compris la prime de formation (6000 DA/mois) au profit des enseignants formateurs, la prime d'atelier (600 DA/mois) et celle de responsabilité (3000 DA/mois), la révision du régime indemnitaire, en plus des postes budgétaires au profit des employés répondant aux conditions statutaires pour l'accès au grade supérieur. Ils réclament aussi la dissolution du Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) qui comprend 27 membres, dont 15 représentants de l'UGTA. Des partenariats avec des entreprises étrangères en vue Par ailleurs, le ministère de la Formation professionnelle compte s'impliquer davantage dans l'amélioration des qualités professionnelles des travailleurs des métiers du bâtiment. La formation des 967 formateurs de la branche du BTPH lancée hier en partenariat avec l'entreprise chinoise CSCEC, chargée de la construction de la grande mosquée d'Alger, a pour objectif de doter la ressource humaine du secteur de la formation professionnelle du savoir-faire et de l'expérience chinoise sur le plan technique et technologique dans les métiers liés au bâtiment et aux travaux publics. D'une durée de 42 mois, cette formation sera assurée au niveau de l'Institut de formation professionnelle de Birkhadem (Alger) et sur le site du projet de la Grande mosquée. D'autres partenariats de formation de formateurs seront discutés entre l'Algérie et la Chine, a annoncé le ministre qui n'écarte pas l'élargissement des partenariats à d'autres entreprises étrangères opérant en Algérie afin d'améliorer les compétences nationales et s'imprégner des évolutions techniques et technologiques enregistrées dans les différents domaines.