Après une absence sur le terrain qui aura duré quelques semaines, les anciens rappelés du service national durant la décennie noire comptent renouer avec les mouvements de protestation pour exiger la reconnaissance de leurs droits qu'ils estiment bafoués des années durant. Le collectif a appelé à une marche dans la ville de Tizi Ouzou le 19 mars. Le choix de cette date n'est guère fortuit. Le 19 mars coïncide avec le 51e anniversaire des accords d'Evian conduits par Krim Belkacem et l'annonce du cessez-le-feu. «Le collectif des rappelés du service national 1995/1999 a choisi le 51e anniversaire des Accords d'Evian pour exiger la reconnaissance de leurs droits. Conformément aux résolutions prises lors de la réunion des délégués de daïra tenue à Aïn Zaouia le 23 février, le collectif appelle l'ensemble des rappelés mobilisés durant la décennie noire à participer massivement à la marche qui aura lieu le 19 mars 2013 à 9h, de l'ancienne gare routière vers le siège de la wilaya», peut-on lire sur la déclaration rendue publique hier par les initiateurs de cette énième action de protestation. Selon toujours la même déclaration, l'objectif de cette marche est de «réaffirmer la détermination des rappelés à continuer leur combat jusqu'à la satisfaction de la plate-forme de revendications», et surtout de «dénoncer la marginalisation des rappelés lors de l'adoption du projet de loi portant code de pension militaires». Notons que les anciens rappelés, au nombre de 123 000 à l'échelle nationale, ont par le passé initié plusieurs actions de protestation. Leurs revendications sont d'ordre socio-économique. Ils ne perdent pas espoir de bénéficier un jour des dispositions contenues dans le texte portant charte pour la paix et la réconciliation nationale et celui sur la concorde civile. Les anciens rappelés qui disent être marginalisés réclament des indemnisations pour les préjudices moral et matériel subis. D'autres revendications figurent dans leur plate-forme de revendications, à savoir la promulgation d'un texte ou d'une loi leur fixant une pension mensuelle, le droit au travail et aux soins gratuits au niveau des hôpitaux militaires. Notons que le dossier des rappelés du service national est actuellement pris en charge par le ministère de la Défense nationale. Toutefois, les anciens rappelés commencent à perdre patience, vu la lenteur des procédures entreprises par le ministère de la Défense nationale.