Cherchant à ressembler aux Occidentaux et soucieux de leur apparence, les Algériens «moyens» n'hésitent pas à courir les boutiques et les marchés ambulants de produits de luxe contrefaits. La reproduction, l'apposition ou l'imitation d'une marque, sans l'autorisation du propriétaire ou du bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation, sont considérés comme une contrefaçon. Cette dernière est très dangereuse pour le consommateur quand elle concerne certains domaines, tels que l'alimentation, la cosmétologie et l'industrie pharmaceutique. Elle est moins risquée quand il s'agit de produits de consommation de luxe. Elle offre à des prix abordables des produits «haut de gamme» à une large population «aux maigres porte-monnaie» à laquelle elle permettrait de rêver. Ce qui ne justifie pas cependant cette pratique illicite, dont l'effet est négatif à la fois sur la rentabilité des entreprises légalement installées et sur le budget de l'Etat. Quand la contrefaçon s'attaque aux produits de luxe, le prêt-à-porter, la maroquinerie, les chaussures, les accessoires… deviennent à la portée du fonctionnaire algérien qui se laisse convaincre qu'il est l'une de ces victimes de la «griffe». Entre Chanel et Luis Vuitton pour les femmes, Lapidus et Boss pour les hommes, en passant par Nike et Puma pour les sportifs, sans oublier Bout de choux et Vert baudet pour enfant, le consommateur finit par choisir et trouve et son compte et son goût sans se ruiner. Certains contrefacteurs se justifient en avançant qu'ils font dans l'imitation et non la contrefaçon, et que les fournisseurs sont des Européens et non des Chinois. D'autres arrivent à «duper» certains clients en se contentant d'importer des produits aux noms ressemblants aux vraies marques occidentales. Ainsi, Hugo Boss devient Hogo Bosse, Bourgeois devient Bourjois, Nike devient Mike… et la liste est longue. Les marchands de ces produits aux noms «inspirés» sont en général des ambulants (vente sur les trottoirs, dans les cages d'escaliers ou dans les marchés communaux). Leur justificatif, quant à eux, est qu'il n'y a pas de «vraies marques» en Algérie et que tous les produits sont contrefaits, y compris ceux vendus dans les grandes boutiques des quartiers huppés.