Les locaux de Saipem auraient été perquisitionnés par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) à Alger lundi, dans le cadre d'une commission rogatoire demandée par la justice italienne. C'est ce qu'a révélé, hier, l'hebdomadaire Jeune Afrique, sur son site électronique qui cite des sources anonymes à Rome et à Alger. «Des micro-ordinateurs ainsi que des documents relatifs aux activités de l'entreprise en Algérie durant la dernière décennie auraient été saisis par les éléments du DRS», a rapporté Jeune Afrique tout en précisant que «le responsable de la cellule de communication de Saipem à Rome a refusé de commenter ces informations, mais une source interne à la compagnie a confirmé, sous couvert de l'anonymat, que Saipem Contracting a fait l'objet d'une perquisition lundi sans fournir de détails sur la nature de celle-ci». La filiale de la compagnie pétrolière italienne est soupçonnée d'être impliquée dans une affaire de corruption présumée portant sur des contrats signés avec Sonatrach. Le parquet d'Alger avait ordonné, le 10 février dernier, «le déclenchement d'une enquête sur une affaire de corruption présumée liée à des contrats entre Saipem et la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach». Selon le procureur d'Alger, «l'information judiciaire connaîtra, sans nul doute, une cadence accélérée dès réception des résultats des commissions rogatoires internationales par le juge d'instruction et la convocation ou l'émission de mandats de justice à l'encontre de toute personne impliquée sera requise». En Italie, les procureurs de Milan qui ont ouvert une instruction judiciaire début février 2013 soupçonnent «les dirigeants de Saipem d'avoir versé une commission de 197 millions d'euros à des intermédiaires algériens pour sécuriser huit contrats obtenus par la firme italienne entre 2007 et 2009 pour un montant total de 11 milliards d'euros». Ces commissions auraient été versées «à Farid Bedjaoui, un homme d'affaires franco-algérien vivant entre le Canada et les Emirats arabe unis, via sa société dénommée Pearl Partners LDT, basée à Hong Kong», ont rapporté les médias italiens citant les autorités italiennes. «Des dirigeants de Saipem auraient rencontré Farid Bedjaoui et l'ex-ministre algérien de l'Energie Chekib Khelil dans un hôtel parisien. D'autres rencontres auraient également eu lieu dans un hôtel à Milan» ont ajouté les mêmes sources.