La mort met fin à la vie, telle est la destinée édictée pour l'homme.La demeure réservée au défunt dans les cimetières est devenue une problématique posée, faute d'espaces.Des tombes abandonnées, d'autres envahies par les herbes, celles ressemblant à des buildings et les moins visibles à des morceaux de puzzle, de vieux arbres jetés en plein milieu des sentiers et des allées non goudronnées. C'est que le constat que nous avons dressé lors de notre visite au cimetière El Alia, près de Bab Ezzouar.Inauguré en 1942, le cimetière El Alia s'étend sur 78 ha et est schématisé en 361 carrées. Des carrées peuvent contenir 525 tombes d'adultes et 825 tombes pour enfants. 2000 morts en moyenne y sont enterrés annuellement. Un carré est réservé aux morts de confession chrétienne, qui a vu ces dernières années l'enterrement de ressortissants chinois. Le problème de la saturation des cimetières est réel au niveau de la capitale. Selon le chef de service gestion, Souileh Kheireddine, le cimetière El Alia ne connaît pas à ce jour des complications de ce genre. Toutefois, il a estimé qu'il «arrivera à saturation dans une quinzaine d'années». Notre interlocuteur a réfuté nos déclarations relatives au manque d'entretien constaté, en affirmant qu'«une équipe a été dépêchée en mai 2008 pour entamer le désherbage et autres opérations de nettoyage». S'agissant des constructions des tombes, M. Souileh a indiqué qu'«après le certificat de décès délivré par le médecin légiste et l'octroi par l'APC du bulletin de décès, l'administration du cimetière désigne un emplacement pour l'enterrement et remet un permis d'inhumer à la famille». Le permis coûte symboliquement 1800 DA pour les adultes, dans des tombes de 2 m⊃2;, et 800 DA pour les enfants, dans des loges funèbres de 1, 40 m⊃2;. Cependant, nous avons remarqué un style hétérogène dans la construction des tombes. Elles sont érigées avec du marbre ou avec des briques, voire des grosses pierres ou de la boue. «C'est à la famille de respecter les normes», a souligné notre interlocuteur. Le responsable administratif a soulevé en connaissance de cause l'étouffement des cimetières algérois, particulièrement El Kettar et celui de Garidi. Dans différents endroits de la capitale, il existe des petits cimetières, comme celui de Ben Aknoun ou de Dély Ibrahim, mais ils ne peuvent constituer des destinations finales pour les défunts originaires des autres quartiers. La meilleure solution avancée demeure donc la restructuration du secteur, en libérant les tombes centenaires et abandonnées.