Le Collectif Al-Haqiqa (Vérité) sur "la disparition forcée et les enlèvements au Maroc" sera "bientôt" relancé, a-t-on appris lundi auprès de l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (Asdhom) basée à Paris. "Un communiqué sera bientôt rendu public pour annoncer la poursuite des activités de ce collectif qui a toujours sa raison d'être étant donné que le dossier de la disparition forcée et les enlèvements au Maroc reste d'actualité", a indiqué à l'APS le président de l'Asdhom, Ayad Ahram. Selon lui, l'idée de relance du Collectif, crée au moment de la mise sur pied par les autorités marocaines, il y a une dizaine d'années, de l'Instance Equité et Réconciliation (IER), pour "tenter de solder le passif des droits de l'Homme des années de plomb" dans le Royaume, a été discutée le 23 mars dernier lors d'une conférence à Bruxelles, initiée par l'Association Marocaine en Belgique des Droits de l'Homme, sur le "suivi des recommandations de l'IER en matière de disparition forcée au Maroc". "Cette conférence à laquelle a pris part un membre de l'Asdhom, Abid El-Khattabi, a été suivie d'une rencontre entre les associations marocaines des droits de l'Homme en Europe dans le cadre du Collectif Al-Haqiqa", a ajouté M. Ahram, signalant que le cas de Houcine El-Manouzi, militant enlevé le 29 octobre 1972 à Tunis, a été "traité" lors de cette rencontre, en présence de son frère Rachid El-Manouzi. Le premier responsable de l'Asdhom fustige, à cet effet, la condamnation récente de militants du mouvement 20-Février pour des "motifs fallacieux comme la plupart des chefs d'accusation" portés dernièrement contre les participants aux mouvements de protestation : trafic de drogue, violences à l'égard d'agents de la force publique, destruction de biens publics, etc. Il cite le cas d'un militant, arrêté le 18 mars et conduit à la prison de Tanger où "il va découvrir qu'il a été condamné par contumace à 6 mois de prison ferme sans aucune explication ni possibilité de faire appel". "D'autres arrestations et condamnations jugées arbitraires ont eu lieu à travers le pays, ces derniers mois", a ajouté le responsable associatif, qui évoque l'arrestation, suite à un rassemblement le 11 mars à El-Jadida, de six jeunes qui auraient été traduits devant le tribunal et condamnés à des peines allant de 2 mois à un an de prison ferme. Tout en signalant que les avocats de la défense ont dénoncé un "procès injuste" et réclamé la libération "immédiate" de ces jeunes, l'Asdhom a dit, par la voie de son président, "déplorer cette justice aux ordres qui fabrique des victimes de violations de droits". Composé essentiellement d'associations marocaines activant en Europe, le Collectif Al Haqiqa avait adressé en 2004 un Mémorandum aux autorités marocaines dans lequel il leur demande "l'arrêt des tracasseries subies par les anciens exilés et leurs familles", "l'obtention d'une attestation d'amnistie et de non poursuite du Collectif", et "d'agir pour mettre fin (aux) intimidations sécuritaires (…) par la suppression des fichiers, hérités des années de plomb".