Le musée public national du Bardo (Alger), en restauration depuis près de six ans, a été inauguré en tant que monument, jeudi, par la ministre de la Culture, Khalida Toumi. A la faveur de son inauguration, le Bardo a accueilli sa première exposition dédiée à la restauration de ce monument du patrimoine. Intitulée "Chronique d'une restauration", l'exposition revient en photos sur l'état du Bardo avant sa restauration ainsi que sur les plus importantes étapes de la réhabilitation de son espace et de sa remise à niveau, comme les travaux d'étayement et de mise hors d'eau des bâtiments. L'exposition compte aussi quelques pièces archéologiques découvertes lors des opérations de restauration, à l'exemple de bougeoirs, poteries ou encore de voûtes de canalisation enfouies sous le bâtiment. La restauration du Bardo qui a coûté à 190 millions de dinars, a été menée sous forme de "chantier école" pour assurer également une formation là où le besoin se fait ressentir, a souligné Hameg Abdelhakim, architecte responsable de l'opération. Datant du XVIIIe siècle, le musée du Bardo était à l'origine un "Dar Fahs"- résidence secondaire à Alger appartenant à de riches commerçants ou de hauts fonctionnaires de l'administration sous la régence ottomane- comprenant aussi des jardins luxuriants du domaine de Mustapha Pacha. La restauration du Bardo, monument historique depuis 1985, avait été engagée pour mettre en valeur l'aspect de cette villa par la restauration des éléments architecturaux typiques comme les portes, les voûtes, les colonnes en marbre, les planchers, les faïences ainsi que les fontaines et bassins. A l'occasion du mois du patrimoine (18 avril -18mai), la ministre de la Culture, avait reçu, auparavant au Musée des arts modernes d'Alger (MaMa), les actes notariés de donation de 4000 pièces d'art et d'objets archéologiques cédé par le collectionneur Salim Becha au musée. De la céramique, des manuscrits, des objets de la période lithique, de la tapisserie et des pièces de monnaie anciennes font partie de cette collection qui comporte également des masques, des médaillons, des boucliers, des épées et autres pistolets plus ou moins récents, des statues et statuettes en bronze. La remise actes de donation, qualifiée de "geste noble et de citoyenneté", par la ministre, a marqué la clôture de l'exposition publique de sa collection, qui attiré, en un mois et demi depuis son inauguration, pas moins de 25000 visiteurs, selon directeur du MaMa, Mohamed Djahiche.