Les autorités marocaines seront "prochainement" interpellées par des parlementaires européens sur la situation jugée "inquiétante" de prisonniers politiques grévistes de la faim dans le Royaume, a-t-on appris jeudi auprès d'une Ong de défense des droits de l'homme basée à Paris. L'initiative européenne a été adoptée lors d'une conférence-débat qui s'est tenue mercredi au Parlement européen à Strasbourg à l'occasion de la journée internationale du prisonnier politique, à l'initiative notamment de la parlementaire Marie-Christine Vergiat (Gauche Unitaire Européenne), a indiqué à l'APS le président de l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (Asdhom), Ayad Ahram, qui a pris part à la rencontre. Lors de cette conférence à laquelle ont pris également part des Ong internationales dont Amnesty International et la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), l'Asdhom a évoqué la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, lancée en novembre 2012 à Paris, et surtout alerté sur le "danger qui guette actuellement les grévistes de la faim à Taza, Fès et Meknès". "Sensibles au danger qui guette la vie des prisonniers politiques qui mènent cette grève de la faim, Mme Vergiat, ainsi que les député(e)s présent(e)s, ont proposé une initiative qui consiste en l'interpellation des autorités marocaines sur les conditions de détention de ces détenus et pour leur sauver la vie", a précisé le président de l'Asdhom. Il a souligné que cette initiative, en cours de préparation avec l'ASDHOM, prendra "probablement une forme de lettre qui sera proposée à la signature des député(e)s européen(ne)s". Outre Mme Vergiat, ont aussi pris part à la conférence la députée (Verts) espagnole Ana Miranda, la députée (Socialistes) portugaise Ana Gomes, la députée allemande Barbara Lochbihler (présidente de la sous-commission des droits de l'Homme) et le député (Verts) espagnol Willy Meyer. Se basant sur des témoignages de proches, le président de l'Asdhom avait estimé que l'état de santé des prisonniers grévistes de la faim au Maroc, pour la plupart des étudiants, "commence à se détériorer", appelant les autorités marocaines à "accéder à leurs demandes légitimes avant qu'il ne soit trop tard". Au lancement de sa campagne de parrainage en novembre, l'Association avait recensé 172 prisonniers politiques ou victimes de violations de droit. Actuellement, elle en dénombre 203, en sus de sept militants poursuivis en liberté provisoire.