Un projet de création de classes intégrées devrait être finalisé au cours de la prochaine année scolaire au sein des établissements réservés aux non-voyants devant suivre, à l'instar de la population éducative, un programme scolaire normal, a-t-on indiqué auprès de la direction de l'action sociale de la wilaya de Relizane. La wilaya de Relizane compte au total 1320 aveugles de différents âges dont 30 enfants en âge d'être scolarisés. Selon la Direction de l'action sociale (DAS), des efforts sont déployés pour assurer une meilleure prise en charge pédagogique des non-voyants et les inciter à rejoindre les bancs des écoles ou les classes d'alphabétisation. Les mêmes efforts sont consentis en direction des enfants sourds-muets, conformément à la mise en application de la convention paraphée dans ce cadre entre les ministères de l'Education nationale et de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger. En outre, la direction de l'éducation s'attellera à renforcer ces classes en encadrement pédagogique spécialisé en braille et les doter de psychologues avec la mise en place d'équipements et de moyens pédagogiques adéquats. L'ouverture de ce genre de classes intégrant des enfants non-voyants dans la vie sociale reste toutefois tributaire du nombre d'élèves qui vont les fréquenter. La DAS considère qu'il est possible de créer des classes pour les enfants aveugles au niveau de l'école des sourds-muets «si le besoin s'en ressent» et prévoit que cette structure pédagogique puisse ouvrir ses portes aux enfants sourds-muets d'ici à l'année scolaire 2009-2010. Un désintérêt inexplicable L'école en question, la première du genre dans la wilaya, offrira une capacité de 80 places pédagogiques et un internat avec 40 lits, en plus de moyens et d'équipements techniques permettant une meilleure prise en charge des enfants sourds-muets. En parallèle, les deux classes d'alphabétisation ouvertes dans les villes de Relizane et de Mazouna par l'union de wilaya de l'organisation nationale des non-voyants algériens accueillent 11 élèves aveugles filles et garçons qui apprennent l'écriture et la lecture du Saint Coran en utilisant la technique du braille. Ceci a été possible grâce à la signature d'une convention entre cette organisation et l'Office national d'alphabétisation et de l'enseignement des adultes. Les élèves inscrits à ces cours sont âgés de 20 à 48 ans et suivent durant trois années un programme destiné aux classes d'alphabétisation élaboré par l'office. A l'avenir, ces classes seront dotées d'ardoises en braille et d'un manuel d'alphabétisation destiné aux non-voyants, a-t-on précisé. Actuellement, une commission nationale composée de spécialistes en la matière s'attelle à adapter cet ouvrage aux besoins exprimés par cette frange sociale sur le plan pédagogique. Toutefois, la secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des non-voyants algériens de Relizane, Mme Rahma Boussahba, a indiqué que ces classes «ne suscitent toujours pas l'intérêt d'un grand nombre de non-voyants pour des raisons liées aux conditions sociales et à l'absence de volonté chez leurs parents». Des diplômés universitaires comme encadreurs Selon elle, «il est possible de créer de nouvelles classes pour cette frange sociale à travers les différentes régions de la wilaya, surtout que plusieurs non-voyants titulaires de diplômes universitaires se sont montrés disposés à les encadrer». Sept enfants de la région sont inscrits à l'école des enfants non-voyants dans la wilaya avoisinante de Chlef, a-t-elle souligné. L'organisation nationale des non-voyants ambitionne, selon toujours Mme Boussahba, la création d'une bibliothèque sonore en coordination avec le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, appelée à fournir un espace propice pour faire découvrir à cette catégorie de handicapés les différents ouvrages scientifiques et culturels par le biais de cassettes audio.