En dépit des mesures prises durant les années précédentes, l'irrigation d'appoint des exploitations céréalières, la disponibilité des engrais et la vétusté des moissonneuses-batteuses demeurent des contraintes qui entravent la production des céréales. Plusieurs agriculteurs, participant hier à la rencontre organisée par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, ont mis en avant les difficultés rencontrées et ont affiché leur disposition à contribuer à l'amélioration des rendements qui ne dépassent pas encore le seuil de 17 quintaux/hectare. Pour le ministre, les céréaliculteurs bénéficient de plusieurs mesures de soutien, notamment pour s'équiper en moyens d'irrigation et pour renouveler leurs équipements à travers des crédits bonifiés. L'Etat prend en charge 50% du coût des équipements d'irrigation. Quant à l'acquisition des moissonneuses-batteuses, les céréaliculteurs peuvent échanger leurs vieilles machines contre des neuves, en payant la somme de 300 000 DA pour des machines de 10 millions DA. Pour le PDG de l'entreprise de machinisme agricole PMAT, Salah Attouchi, cette dernière mesure permettra de renouveler le parc des moissonneuses-batteuses, vétuste à 80%, et qui compte des machines d'une moyenne d'âge de 20 ans. A cet effet, un programme de renouvellement des moissonneuses-batteuses est lancé depuis janvier et s'étalera sur une durée de 8-9 ans, permettant de mettre en œuvre 8500 nouvelles machines. Ces pertes sont, selon un fellah, de 10 à 11%. M. Attouchi a annoncé aussi que 500 nouvelles machines seront mobilisées durant la prochaine campagne de récolte, renforçant le parc qui en compte 10 000. Des formations sont organisées au profit des manipulateurs de moissonneuses-batteuses afin d'améliorer la maîtrise et le réglage des machines et diminuer les pertes de grains lors des récoltes. «Un centre de formation spécialisé dans l'utilisation des machines agricoles doit être créé», a-t-il proposé. A propos de la prochaine récolte, M. Benaïssa a parlé de bonnes prévisions. La région ouest particulièrement enregistrera de bons résultats, a-t-il prédit, citant notamment la wilaya de Tiaret comme région potentielle. Mais la bonne production est conditionnée par la chute des pluies en mai. La campagne doit réussir car l'ensemble des conditions financières et matérielles sont réunies pour assurer une campagne réussie, s'est-il félicité. Il a annoncé, par ailleurs, que de nouvelles mesures seront prises dans les prochains mois pour améliorer la production de blé tendre. Tout en recommandant aux intervenants de la filière d'anticiper sur la prochaine campagne labour-semailles, pour éviter les problèmes des années précédentes, notamment pour les engrais et fertilisants. L'objectif actuel est d'améliorer les rendements et la qualité du blé produit. Pour sa part, Omar Zeghouane, directeur général de l'Institut technique des grandes cultures (ITGC), a indiqué que plusieurs conventions ont été signées entre universités et centres de recherche et céréaliculteurs afin d'améliorer les rendements et introduire de nouvelles variétés.