La commission nationale intersectorielle se réunit aujourd'hui afin de dégager des propositions relatives aux mesures permettant de maintenir le prix actuel du pain sans porter préjudice aux boulangers qui réclament une marge bénéficiaire de 20%. Selon le président de la Fédération nationale des boulangers, Youcef Kalafat, cette deuxième réunion de la commission, à laquelle sont conviés des minotiers, doit poursuivre ses travaux entamés le 26 avril dernier. La question d'une nouvelle subvention du prix de la farine est définitivement écartée, a relevé M. Kalafat. La fédération réitère sa demande pour assurer aux boulangers une farine contenant des fibres qui leur sera cédée à 1 500 DA le quintal. «La fédération a fait cette proposition au ministère du Commerce après avoir vérifié auprès des minoteries la possibilité de produire cette variété de farine», nous a-t-il indiqué. Cette farine, poursuit M. Kalafat, ne peut pas être utilisée par les pâtissiers, les viennoiseries ou les biscuiteries, ce qui garantirait un usage efficace de la subvention de l'Etat qui vise à maintenir le prix actuel du pain. Lors de la rencontre d'aujourd'hui, la Fédération des boulangers, membre de la commission, saisira l'occasion pour réitérer sa revendication de baisser la TVA sur les matières premières utilisées dans la fabrication du pain. La commission mixte, installée depuis mars dernier, a réalisé une enquête à travers les quatre régions du pays pour définir le prix de revient de la baguette. Parallèlement au travail réalisé par cette commission, le ministère du Commerce a mis en place également un atelier de travail, composé de représentants des boulangers, d'experts en alimentation, de professionnels et de représentants des associations de protection du consommateur, pour se pencher sur la qualité du pain commercialisé. L'utilisation de l'améliorant dans la fabrication du pain sera l'un des points fondamentaux qui seront traités car certains boulangers utilisent abusivement ce produit. Selon un boulanger de l'est du pays, «certains boulangers ne respectent pas les normes de production et ne se soucient pas des dangers que peut engendrer l'utilisation excessive des améliorants». Cette pratique a pour objectif de confectionner un pain «volumineux qui a l'air de bonne qualité», a-t-il expliqué, recommandant le remplacement de l'améliorant par les enzymes pour pain, sans danger pour la santé de la population. Il a revendiqué un contrôle plus rigoureux de la qualité du pain. Ce boulanger, qui a créé son commerce dans le cadre de l'Ansej, il y a 15 ans, a plaidé pour l'octroi de cartes d'artisans aux boulangers au lieu d'un registre de commerce ou de statut d'entreprise. Selon lui, la corporation est soumise à un régime fiscal pénalisant, alors que les artisans sont soumis à moins de charges fiscales.