La conjugaison des efforts et l'échange d'expérience entre les différents pays et institutions ont été recommandés, mardi à Alger, par le directeur de la police judiciaire Abdelkader Kara Bouhadba, à l'occasion d'un séminaire national de lutte contre le trafic de marchandises illicites et l'atteinte aux droits à la propriété intellectuelle. Dans son discours d'ouverture du séminaire organisé par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et l'Organisation internationale de police Interpol, M. Bouhadba a insisté sur l'échange d'expérience afin de renforcer davantage la lutte contre le trafic de marchandises illicites, expliquant qu'il s'agit de préserver la santé des citoyens et les droits de la propriété intellectuelle des artistes. M. Bouhadba, qui est délégué pour l'Afrique au Comité exécutif d'Interpol, a également considéré que la lutte contre ce phénomène doit impliquer les citoyens, la société civile et les opérateurs économiques dans le but de généraliser la culture de bannissement de tout ce qui est contrefait, a-t-il dit. Il a en outre relevé que les réformes engagées par l'Algérie, induisant la libéralisation du marché local, ont encouragé la culture de la consommation d'où une profusion de produits sur le marché national. Le directeur général de la PJ a fait observer que le marché algérien est «envahi» par divers produits et marchandises provenant de différents pays, ce qui a boosté la demande et l'offre au détriment de la qualité. Il a également indiqué que le développement des technologies de l'information et de la communication a touché la publicité par laquelle les producteurs exercent un matraquage sur les consommateurs avec comme objectifs le gain facile, faisant observer que la variété de produits proposés fait qu'une partie de marchandises n'est pas identifiée et constitue une menace pour la santé des consommateurs. Pour lutter contre la contrefaçon, le directeur de la Police judiciaire a assuré que l'Algérie a pris des dispositions à même de protéger l'économie nationale, mais aussi les droits de la propriété intellectuelle en organisant toute activité commerciale ainsi que les importations des produits. La DGSN a introduit des aménagements au sein de l'organisation de la PJ et de la police des frontières, a-t-il dit, ajoutant que les trois laboratoires de la police scientifique, situés à Alger, Oran et Constantine procèdent à des contrôles de la qualité, facilitant ainsi le travail des agents de la DGSN sur le terrain. Ces efforts ont permis de réaliser des «résultats encourageants» dans la mesure où plus de 180 affaires de contrefaçon de CD et DVD et 30 autres affaires relatives à la contrefaçon de produits de beauté et de maquillage ont été traitées durant les premiers mois de l'année 2013, selon un document de la DGSN. Pour ce qui est de la lutte contre de l'atteinte aux droits à la propriété intellectuelle, la DGSN a signé un protocole d'accord dans ce sens avec l'Office national des droits d'auteurs et voisins en 2012, a-t-on rappelé. Le séminaire de deux jours regroupe plusieurs experts algériens et étrangers du Programme de l'Interpol de lutte contre le trafic de marchandises illicites et la contrefaçon, venus notamment des Etats-Unis d'Amérique du Qatar d'Egypte et des Emirats arabes-unis. Outre les cadres de la DGSN, des experts des différents ministères et institutions de lutte contre cette forme de criminalité y participent, notamment les ministères de la Justice, du Commerce, de l'Industrie, de la Culture ainsi que la Direction générale des douanes algériennes. L'objectif de ce séminaire vise à améliorer les capacités des officiers de la police judiciaire chargés des affaires économiques et financières en matière de lutte contre le trafic de marchandises illicites et de l'atteinte aux droits à la propriété intellectuelle, a-t-on indiqué. Une série de recommandations sanctionnera cette rencontre, qui se déroule à huis clos à l'Ecole supérieure de police de Château neuf.