«La démocratie et le respect de l'ordre constitutionnel sont des facteurs essentiels pour la paix et la stabilité dans nos pays», a affirmé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, mardi, dans une allocution prononcée par son représentant personnel Abdelaziz Belkhadem, à la 12e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA tenue à Addis-Abeba. Le chef de l'Etat a souligné que les changements anticonstitutionnels de gouvernement survenus récemment en Afrique «sont porteurs de dangers pour la construction de l'Etat de droit et de menaces pour la souveraineté et la stabilité des Etats». Tout en rappelant la position de principe du continent sur le rejet de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement, M. Bouteflika a souligné que l'Afrique devra s'impliquer dans le retour à l'ordre constitutionnel afin que prévale la volonté populaire. Afin de rendre la paix irréversible en Afrique, M. Bouteflika a formulé le vœu de voir les discussions, en cours, entre les différents protagonistes dans tous les foyers de crise, que ce soit au Soudan, en Somalie, en République démocratique du Congo ou ailleurs en Afrique, se dérouler dans une atmosphère empreinte de l'esprit de réconciliation fraternelle, du sens du dialogue, de la compréhension et du respect mutuel. Le président de la République a regretté qu'en dépit des progrès substantiels enregistrés dans le processus de paix au Sud Soudan, la situation au Soudan est, depuis quelques années, un motif de préoccupation du fait de la crise qui sévit dans sa région ouest, le Darfour. «La persistance de cette crise nous commande de redoubler d'efforts pour que notre organisation continentale puisse jouer pleinement son rôle de leadership dans la recherche d'une solution au conflit», a indiqué M. Bouteflika qui a dénoncé à l'occasion la demande de la Cour pénale internationale d'inculper le président Hassen El Bachir. Tout en la qualifiant de dérive dans la pratique du droit international, M. Bouteflika a condamné les donneurs de leçons qui «se sont soudainement tus pour laisser place à l'horreur retransmise en direct par les chaînes satellitaires de télévision». Le chef de l'Etat a évoqué les derniers développements de la situation en Somalie, les progrès décisifs enregistrés dans le processus de règlement du conflit dans l'est du Congo, le progrès enregistré dans le processus de paix dans la région des Grands Lacs… et a salué ce désir de paix «que nous souhaitons précurseur d'une réconciliation durable entre tous les pays de la région». Par ailleurs, dans une allocution prononcée lundi à Addis-Abeba par M. Belkhadem, lors de la rencontre ayant pour thème «Développement des infrastructures en Afrique», le président Bouteflika a rappelé que l'Algérie a engagé, dans ce domaine, de vastes chantiers pour asseoir son projet de développement socioéconomique et favoriser la dynamique d'intégration dans son environnement géographique. A cet effet, M. Bouteflika a énuméré un nombre important d'infrastructures réalisées par l'Algérie. Rappelons que les travaux du sommet se sont achevés hier à Addis-Abeba.