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«La mauvaise interprétation des textes coraniques est à l'origine de la violence contre la femme» Colloque sur les violences conjugales à l'égard des femmes à Tizi Ouzou
L'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité, hier, un colloque national sur les violences conjugales sous le thème «Phénomène tabou, entre silence et reconnaissance». La rencontre, qui se poursuivra aujourd'hui, a attiré l'attention et l'intérêt d'un bon nombre d'étudiants et d'enseignants. «La violence conjugale contre la femme est un phénomène latent dont la gravité est sous-estimée, voire ignorée par la société, d'où l'obligation de jeter un regard sous un angle objectif et sans préjugé», estime dès l'entame des travaux Nacéra Taleb. Plusieurs facettes de ce phénomène seront discutées, analysées et aussi révélées par les participants. Pas moins de 21 communications sont inscrites au programme. Le point de vue de la religion musulmane envers l'atteinte de l'homme aux droits de la femme est l'un des points les plus attendus de la rencontre. D'ailleurs, selon Nabila Amara, universitaire, la mauvaise interprétation des textes coraniques est la principale cause dans la plupart des sociétés musulmanes du traitement inhumain de la femme par l'homme, surtout le conjoint. Docteur Saïd Bouzidi indiquera lors de sa longue intervention que la femme occupe une place prépondérante dans la religion et la société musulmane. Il a dénoncé le fait que le «sexe faible» ne soit considéré par certains hommes que comme un outil de satisfaire les besoins personnels, ignorant les sentiments de la femme. Les autres sujets abordés toucheront essentiellement au traitement juridique et judiciaire actuel en matière de droit algérien et les lacunes et les insuffisances qu'il représente seront aussi évoquées par les intervenants spécialisés en la matière. «Les conséquences de la violence envers la femme sont largement plus néfastes qu'on le pense. Elle influe négativement sur le développement de la famille en particulier et de la société en général», nous dira un sociologue convié à la rencontre. La perspective internationale de lutte contre le phénomène, «les modes d'intervention pour la protection de la victime des violences conjugales, sont également les autres points à mettre en avant lors de ce colloque. La question sera évoquée dans son fond, estiment les organisateurs. Pas moins de 1000 nouveaux cas sont enregistrés en 2012. Toutefois, les statistiques présentées lors de ce colloque national, concernant la violence contre les femmes donnent vraiment froid au dos. Les intervenants ont mis à l'index l'incapacité des rares associations qui activent sur le terrain de faire face à ce phénomène dans notre société, vu son ampleur.