«Qaïdate el maâloumate» (base de données). Telle était l'appellation du programme d'enregistrement des «djihadistes» arabes et autres, arrivés en Afghanistan pour combattre l'ex-URSS. Ce programme consistait en l'inscription des noms, prénoms et pays d'origine des «combattants». Des djihadistes entraînés, financés et armés par la CIA. A la fin de la guerre, la «base de données» s'était transformée en «base» tout court. Ce qui signifie en langue arabe «Al Qaïda», appellation actuelle de l'organisation terroriste d'Oussama Ben Laden. Cette nébuleuse avait fini par se retourner contre ceux qui l'ont créée, financée et armée, les Etats-Unis d'Amérique en l'occurrence, perpétrant les attentats du 11 septembre 2001, notamment. Les «combattants» arabes d'Afghanistan, appelés «les Afghans arabes», ont créé, à leur tour, des organisations terroristes dès leur retour dans leurs pays respectifs. Ce fut le cas de la création du Groupe islamique armé (GIA), en Algérie. Les victimes de ces organisations terroristes se comptent par millions. Touchés dans leur sécurité avec les attentats du 11 septembre 2001, les USA ont annoncé avoir déclaré la guerre à Al Qaïda. Aujourd'hui, cette organisation terroriste compte plusieurs «filiales» dans le monde, dont «Djabhat Al Nosra» (Front Al Nosra), sévissant en Syrie. L'histoire se répète : les USA viennent d'annoncer leur décision d'armer «l'opposition syrienne», composée pourtant en grande partie de terroristes du «Front Al Nosra» et de «djihadistes» venus de nombreux pays pour «combattre» en Syrie. Ce qui signifie que les USA arment Al Qaïda. La décision américaine est perçue par de nombreuses personnes comme étant «un coup de poignard porté dans le dos des victimes du terrorisme». Parmi ces victimes, celles et ceux qui sont décédés dans les attentats du 11 septembre 2001 et celles et ceux qui ont péri dans les attentats perpétrés par Al Qaïda et ses «filiales» un peu partout dans le monde, y compris en Algérie. Les conséquences de la décision américaine d'armer «l'opposition syrienne» sont d'une gravité extrême pour la stabilité dans la région et la paix dans le monde, et porte un sérieux coup à la crédibilité de la «volonté américaine de lutter contre le terrorisme». Une hypocrisie qui, malheureusement, allongera la déjà trop longue liste des victimes du terrorisme dans le monde puisque les terroristes et autres «djihadistes» sévissant en Syrie bénéficieront davantage d'armes qui renforceront leur capacité de nuisance. Comme pour le scénario afghan, les «djihadistes» créeront d'autres organisations terroristes dès leur retour dans leurs pays respectifs et feront perdurer la menace encore plus longtemps. Les USA arment Al Qaïda ? C'est une certitude prouvée lors de la guerre d'Afghanistan et confirmée, aujourd'hui, avec la guerre en Syrie.