Les négociations entre l'intersyndicale de la santé publique (ISP) et le ministère de tutelle seront, demain, au centre d'une réunion d'évaluation des responsables des différents syndicats. Cette intersyndicale demande, en outre, au ministère de la Santé des éclaircissements sur sa position qu'elle qualifie «d'opaque». Formulée par le porte-parole de l'intersyndicale, docteur Khaled Keddad, cette demande intervient à la suite des rencontres de concertation entre le ministère et les trois syndicats relevant de cette corporation et dont les résultats ne sont pas à la hauteur de leurs aspirations. Les trois syndicats, à savoir le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) reçus à tour de rôle, se sont déclarés «insatisfaits» et «étonnés» à la fois. Insatisfaits par la non prise en considération des principales doléances, dont la révision de leur statut particulier et le régime indemnitaire, et étonnés par le «double langage». «D'un côté, le ministère nous convoque au dialogue et, d'un autre, il maintient les sanctions contre les grévistes», commente le porte-parole de l'intersyndicale, contacté hier au téléphone. Revenant sur la réunion de lundi dernier avec les responsables de la tutelle, à leur tête le chef de cabinet, M. Keddad, également président du Snapsy, qui nourrissait beaucoup d'espoir sur cette rencontre, s'est dit «frustré par le gel de l'amendement de leur statut particulier et de leur régime indemnitaire». Le chef de cabinet ne leur a donné aucune explication quant à de telles décisions pas du tout attendues, nous a expliqué le syndicaliste, ajoutant que le représentant de la tutelle s'était contenté de leur réaffirmer que «seuls les dossiers relevant de leurs compétences figurent à l'ordre du jour». S'attardant sur la question des sanctions décidées à l'encontre des adhérents au débrayage cyclique initié par l'intersyndicale, le syndicaliste a jugé «irrégulière» cette manière de faire et d'agir. «Si le ministère insiste sur des ponctions sur salaires alors qu'il le fasse de manière réglementaire et non sauvage». Le syndicat, qui avait saisi le ministère pour la levée de ces mesures répressives, a souligné qu'une dizaine de psychologues grévistes ont été surpris de percevoir, seulement, la moitié de leur paie». Le plus grave dans la position du ministère, dite «contradictoire» par ce syndicat, est que la tutelle est en mesure de procéder même à la suspension des grévistes de leur poste. Il en veut pour témoin, le cas de la psychologue du CHU de Tiaret qui a été suspendue, ainsi que les directives en direction des responsables des établissements de santé pour être plus «fermes» avec les grévistes. «Pourquoi pénaliser un gréviste qui n'utilise que son droit constitutionnel ?», s'interroge-t-il.