Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a publié, dimanche, un communiqué signé par son porte-parole Abou Walid Sahraoui,dans lequel il propose aux autorités algériennes la libération de l'un des diplomates algériens enlevés par cette organisation terroriste le 5 avril 2012 à Gao, ville du nord du Mali, contre trois de ses «combattants» sans donner leur identité. «Le Mujao demande au gouvernement algérien de libérer trois moujahidine» actuellement détenus en Algérie, est-il écrit dans le communiqué. Cette nébuleuse fait dans le chantage en menaçant d'exécuter les diplomates algériens si l'Algérie refuse de satisfaire ses exigences. «Si l'Algérie refuse la proposition, la vie des otages algériens sera en danger», annonce le Mujao. A noter que ce n'est pas la première fois que ce dernier pose des conditions en vue de remettre les diplomates algériens en liberté. Cette organisation terroriste avait, en juillet 2012, exigé la libération de terroristes prisonniers en Algérie et 15 millions d'euros pour les relâcher. Il avait exigé la libération de Abderrahmane Abou Ishak Essoufi, arrêté avec quelques-uns de ses acolytes par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP) à Ghardaïa. Abderrahmane Abou Ishak Essoufi avait été chargé par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, émir national d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de se rendre au nord du Mali pour tenter de «réconcilier» différents émirs, dont Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, alias Belaouar (le borgne), et Abdelhamid Abou Zeid, émir de katibate Tarek Ibn Ziyad. L'arrestation de l'émissaire de l'émir national d'Aqmi a été suivie par des liquidations physiques entre différents chefs terroristes. C'était avant l'offensive militaire française au nord du Mali. Abdelhamid Abou Zeid a été tué pendant cette offensive militaire, rappelle-t-on. Le Mujao, qui avait précédemment libéré 3 des 7 diplomates algériens enlevés à Gao, avait, toutefois, annoncé l'exécution de l'un d'eux. Une exécution jamais confirmée par les autorités algériennes, des images ou autres. Le Mujao s'est, depuis, allié à «Belaouar» qui, lui, avait été chassé d'Aqmi. Le Mujao et Belaouar, qui a créé sa propre phalange, katibate el moulatamine (phalange des enturbannés), ont revendiqué le double attentat terroriste perpétré, il y a quelques semaines, au Niger. Peu de temps avant ce double attentat, Belaouar a revendiqué l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine. Le Mujao envisagerait-il d'exiger la libération de Abderrezak «El Para» ? Ce dernier était au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, devenue Aqmi) très proche de Belaouar, et tous les deux très proches de Hassan Hattab, ennemi de Abdelmalek Droukdel. «El Para» avait, rappelle-t-on, créé katibate Tarek Ibn Ziyad, phalange, responsable de l'enlèvement de plusieurs ressortissants algériens et étrangers. Très intéressé par l'argent obtenu par cette phalange à coups de rançons, l'actuel émir national d'Aqmi avait installé un de ses bras droits, en l'occurrence Abdelhamid Abou Zeid, à la tête de katibate Tarek Ibn Ziyad. Le rapprochement entre le Mujao et Belaouar «pourrait avoir encouragé ce dernier à faire inscrire par le Mujao le nom d'El Para parmi les «combattants» dont la libération est exigée par cette nébuleuse contre l'un des otages algériens.